Des affaires forestières nocives pour les forêts mais fructueuses pour les gros investisseurs
Des projets forestiers dangereux sont mis en œuvre dans les pays qui possèdent des forêts tropicales, en anticipant sur les résultats des pourparlers de l’ONU sur la déforestation, dit aujourd’hui un nouveau rapport des Amis de la Terre International, publié au moment où démarrent les négociations en question.
Le rapport des Amis de la Terre – « REDD : les réalités noir sur blanc » – révèle que les nouveaux projets mis au point en prévision d’un accord sur la « Réduction des émissions dues au déboisement dans les pays en développement » (REDD) feront plus de mal que de bien.
Les études de cas menées par des organisations membres des Amis de la Terre du monde entier montrent clairement que les peuples autochtones et les communautés locales sont marginalisés au moment de développer ces plans. Ces populations risquent fort d’être désavantagées tandis que les grandes entreprises et les gros investisseurs sont résolus à récolter d’énormes profits financiers. Le système REDD est le point de mire des transnationales du secteur énergétique comme BP, Shell et d’autres encore, qui le voient comme une nouvelle opportunité d’affaires.
Bien des projets sur le terrain et la plupart des propositions faites pendant les pourparlers de l’ONU associent le système REDD à l’échange d’émissions, ce qui va multiplier encore les risques que représentent les vicissitudes de ces marchés et des prix. Cela permettra surtout la privatisation des forêts pour générer des crédits carbone afin que les pays riches industrialisés puissent acheter le droit de polluer.
En outre, joints à la mauvaise définition de forêt qu’applique l’ONU, ces projets pilotes permettront de poursuivre l’exploitation de bois et le remplacement des forêts naturelles anciennes par des plantations industrielles d’arbres.
Le coordinateur du programme Justice climatique des Amis de la Terre International, Joseph Zacune, a dit :
« Par le biais des pourparlers de l’ONU sur le climat, les gouvernements sont en train de faire à propos des forêts des propositions dangereuses, qui mettront en péril les populations et l’environnement. Ces études de cas montrent que les gros investisseurs foncent pour tirer profit de projets forestiers qui ne feront rien pour réduire les émissions et qui seront nuisibles pour les communautés locales. »
NOTES :
1. Le lancement du rapport des Amis de la Terre International coïncide avec la première journée de la 16e Conférence des Parties (CdP 6) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra du 29 novembre du 10 décembre 2010 à Cancún, Mexique.