Man showing fresh farm produce to group of people

Les Amis de la Terre Brésil travaillent dans trois municipalités : dans les zones rurales du biome de la pampa, dans les zones rurales de Porto Alegre ainsi qu’à Maquiné, une municipalité située sur la côte atlantique. Ces régions ont pour point commun de subir les impacts des multinationales mais aussi d’être des foyers de résistance à travers les échanges de connaissances et la production agroécologique.

La région du Rio Grande do Sul au Brésil, tout comme les pays avoisinants comme l’Argentine et l’Uruguay, a vu une énorme expansion des plantations de soja et des monocultures forestières par de grandes entreprises comme Monsanto ou Votorantin. Comme le soulignent les Amis de la Terre ces plantations agro-industrielles contribuent à la dissémination d’agrotoxiques et à l’utilisation croissante de semences OGM, mais sont aussi la cause d’attaques subies lors du partage des connaissances ancestrales et la défense de l’autonomie paysanne. Elles engendrent les migrations forcées des jeunes, la désertification des campagnes, la dégradation des terres fertiles, l’élimination de la biodiversité et une utilisation indiscriminée des ressources en eau, entre autres.

Aux dires de l’organisation, rien qu’au cours des sept dernières années, les monocultures forestières ont progressé sur 25 % du territoire du biome de la pampa, ce qui représente une surface de 1 million d’hectares.

La construction collective de l’agroécologie

Les monocultures d’arbres ont un impact sans précédent sur la vie des paysans de la municipalité de Herval, allant de la migration forcée des jeunes à la la désertification des campagnes jusqu’à la contamination des cultures et des sources d’eau par les agrotoxiques et même la privation de lumière du jour sous les frondaisons.

La vidéo « Sementes Crioulas de Um Mundo Sem Venenos » (Semences autochtones dans un monde sans poisons) montre comment les producteurs, membres d’une communauté regroupant 300 familles paysannes de cette région, assurent la sauvegarde de leurs connaissances paysannes ancestrales pour produire des aliments sains tout en résistant à l’extension forcée des plantations de monoculture d’eucalyptus.

Le groupe « Biodiversidade » est l’un des principaux acteurs de cet effort pour construire la défense de la souveraineté alimentaire locale. Le groupe promeut : les systèmes agroforestiers, la production de semences autochtones, l’élevage biologique et la production de plants d’arbres et de plantes médicinales autochtones.

Rassemblant des producteurs ruraux, l’un des principaux objectifs du groupe est de produire de manière économiquement, socialement et culturellement viable, de manière agroécologique, en réfléchissant, apprenant et générant des pratiques de production adaptées à l’écosystème de la Pampa.

Le travail de sauvetage et de valorisation des savoirs populaires, qui implique un dialogue avec les producteurs ainsi qu’avec les étudiants et les éducateurs des écoles de la région, a été repris dans la publication « Sabes Saberes Sabidos? », réalisé par les Amis de la Terre International et le groupe « Biodiversidade ». Cette publication inclut des recettes, des conseils sur le soin des plantes, des informations sur les arbres fruitiers et les plantes autochtones, les animaux et les connaissances traditionnelles de la région de la Pampa.