Discussions sur le climat : les pays développés doivent arrêter de piétiner
WASHINGTON DC (ETATS-UNIS)/TIANJIN (CHINE), 1er Octobre 2010 – A la veille d’un nouveau tour des discussions de l’ONU sur le climat qui débuteront lundi en Chine, les Amis de la Terre International appelle les pays développés à cesser de piétiner sur des réductions d’émissions fortes et à collaborer avec les pays en développement pour promulguer un accord sur le climat fort et juste.
Les négociations dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) se dérouleront du 4 au 9 octobre à Tianjin, en Chine. C’est la dernière rencontre intersessions organisée cette année avant la Conférence annuelle des Parties, qui se tiendra à Cancun au Mexique, du 29 novembre au 10 décembre.
Le contrôle de la finance du climat est au centre des négociations. Les Amis de la Terre International appelle à l’établissement d’un Fonds Global pour le Climat dans la CCNUCC, sans rôle pour les banques de développement existantes.
Les pays riches, emmenés par les Etats-Unis, tentent de prendre le contrôle du fonds climatique avec la Banque Mondiale.
Asad Rehman, des Amis de la Terre Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord, qui observera les discussions de l’ONU à Tianjin déclare:
« les Etats-Unis et autres pays développés veulent que la Banque Mondiale contrôle la finance du climat. C’est inacceptable. La Banque Mondiale est une institution non-démocratique et discréditée qui est plus à même de causer le changement climatique que de le prévenir. La Banque Mondiale est la première à prêter aux projets destructeurs en termes environnementaux et sociaux, et elle est fortement influencée par les grandes entreprises et les grands pollueurs. Il est temps que les leaders politiques arrêtent d’écouter la Banque et ses intérêts entrepreneuriaux et commencent à agir pour la population et pour la planète. De vrais progrès peuvent potentiellement être faits à Tianjin si les pays développés jouent leur rôle. Les citoyens des pays développés doivent faire pression sur leurs leaders pour qu’ils mènent une action courageuse qui fasse avancer la cause du changement climatique.»
Karen Orenstein des Amis de la Terre Etats-Unis, qui observera les discussions de l’ONU à Tianjin déclare: « il est clair que la politique intérieure à l’heure actuelle ne permettra pas aux Etats-Unis de mener des efforts globaux pour combattre le changement climatique. L’administration Obama doit arrêter de prétendre pouvoir les mener. Elle doit cesser ses efforts pour mener le reste du monde vers un niveau d’ambition très bas, quand la crise climatique a besoin d’une ambition bien plus grande de la part de tous les pays développés. L’Union Européenne, au lieu de poursuivre sa stratégie de satisfaction des Etats-Unis, pourrait réémerger en tant que leader climatique et prendre fait et cause pour des objectifs d’émissions contraignants et équitable, fondés sur la science. »
En plus de son appel pour un accord fort et juste qui réduirait drastiquement les émissions et engagerait les pays développés à prendre leurs responsabilités pour apporter leur soutien à l’adaptation et la mitigation des pays en développement, les Amis de la Terre International appelle à :
Éviter les régimes de compensation de carbone, qui sont des lacunes empêchant que les réductions d’émissions nécessaires soient faites
Eviter les bourses de carbone, qui sont injustes et rendent les banques riches mais empêchent les réductions d’émissions nécessaires dans les pays développés.
Traiter le problème de la déforestation pour la faire cesser en respectant les droits des communautés et des autochtones
Etablir un fonds climatique global sous l’autorité de la CCNUCC sans qu’aucun rôle ne soit donné à la Banque Mondiale et autres banques multilatérales de développement
Protéger les droits humains et être en cohérence avec les traités et obligations existants sur les droits humains, y compris la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones de l’ONU.
Veiller à ce que les pays riches réaffirment leur engagement à leurs obligations juridiquement contraignantes en vertu du Protocole de Kyoto, où les pays riches acceptent leur responsabilité d’avoir causé le changement climatique en acceptant de réduire leurs émissions le plus rapidement possible. De nouveaux objectifs de Kyoto d’au moins 40% de réduction pour une seconde période d’engagement des pays industrialisés – sans compensation – est le minimum requis pour avoir la moindre chance d’éviter un changement climatique catastrophique.
POUR PLUS D’INFORMATIONS, MERCI DE CONTACTER:
Nick Berning, les Amis de la Terre Etats-Unis, Tél. +1 703 587 4454 ou par email nberning@foe.org, Skype: nick.berning
Karen Orenstein, les Amis de la Terre Etats-Unis, Tél: +1 202-640-8679, ou par email korenstein@foe.org, Skype: ponizarga
Asad Rehman, Chargé de campagne sur le climat international des Amis de la Terre Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord, Tél.+44 77201 47280 (portable anglais) ou par email asad.rehman@foe.co.uk