La Banque mondiale doit rester à l’écart des marchés du carbone et du financement climatique
CANCUN, MEXIQUE, 8 décembre 2010 – Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick se rend aujourd’hui aux négociations sur le climat à Cancun pour annoncer la mise en place d’un fonds de plusieurs millions de dollars afin de promouvoir la création de marchés du carbone dans les pays en développement. Les Amis de la Terre International s’oppose fermement aux marchés du carbone et au rôle pervers de la Banque mondiale dans le changement climatique et le commerce des émissions.
Karen Orenstein, des Amis de la Terre USA, explique: «Les marchés du carbone constituent un moyen irrémédiablement déficient de combattre le changement climatique. Ils sont peu fiables et sujets à la fraude, tout en ouvrant la porte aux échappatoires compensatoires qui sapent l’intégrité de l’environnement. Ils renforcent en outre les dispositions économiques qui facilitent la consommation à outrance du Nord. Ce sont eux qui nous ont menés tout droit à cette crise. »
Siziwe Khanyile, des Amis de la Terre Afrique du Sud, déclare: «La Banque mondiale est l’un des principaux pollueurs, par le biais de financements de projets autour du pétrole, du charbon et du gaz dans le Sud global et a fait des ravages dans les forêts du monde entier tout en piétinant les droits humains et environnementaux à travers les pays en développement. Il est grand temps que la Banque mondiale se retire du financement climatique et cesse une bonne fois pour toutes de remplir ses coffres en investissant dans de fausses solutions comme le commerce des émissions. »
Les Amis de la Terre International est convaincu que les pays en développement sont pénalisés par la mise en œuvre de leur propre marché du carbone. Des cas de figure dans les pays développés ont clairement montré que la compensation des émissions de carbone n’est pas une solution valable contre le changement climatique. La compensation bénéficie exclusivement à ceux qui la négocient, comme la Banque mondiale, qui font des bénéfices colossaux grâce à l’expansion des marchés du carbone. La seule façon d’affronter le changement climatique est de réduire notre consommation, nos émissions, et notre utilisation des combustibles fossiles de manière radicale, particulièrement dans les pays développés.
Un fonds mondial pour le climat sous la pleine autorité de la CCNUCC doit être mis en place à Cancun, sans aucun rôle donné à la Banque mondiale ou une quelconque autre banque multilatérale de développement. Les pays développés doivent déposer dans ce fonds des finances publiques proportionnées à l’exigence de justice et d’équité.
Les Amis de la Terre International se joint aujourd’hui aux mouvements sociaux et aux sociétés civiles du monde entier pour exiger que la banque mondiale reste à l’écart du financement climatique, et a signé une lettre ouverte aux gouvernements réunis à Cancun, les exhortant à obtenir de nouvelles ressources publiques pour le financement climatique ainsi que la mise en place d’un Fonds mondial pour le climat sous l’autorité de la CCNUCC, sans aucun rôle de la Banque mondiale.
Pour plus d’informations
Karen Orenstein, + 52 (1) 998 1431414 (numéro de portable mexicain), KOrenstein[at]foe.org
Siziwe Khanyile, +52 (1) 998 108 03 42 (numéro de portable mexicain), siziwe[at]groundwork.org