La FAO est accusée de favoriser l’agriculture industrielle polluante
LONDRES (Royaume-Uni) / MONTEVIDEO (Uruguay), 1er mars 2010 – Les Organismes Genetiquement Modifies (OGM) ne résoudront pas les problèmes de la faim, de la pauvreté ou du changement climatique, ont dit les Amis de la Terre International aujourd’hui, premier jour de la ‘Conférence technique internationale de la FAO sur les biotechnologies agricoles dans les pays en développement’ qui se tiendra à Guadalajara, au Mexique, du 1er au 4 mars.
La fédération écologiste dénonce que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est en train de satisfaire les exigences des entreprises agricoles et biotechnologiques au lieu d’encourager l’agriculture écologique et paysanne et la souveraineté alimentaire qui, comme la FAO elle-même l’a reconnu à maintes reprises, sont les vraies solutions du problème de la faim dans le monde. Les Amis de la Terre dénoncent aussi l’absence de participation de la société civile à l’organisation de cette conférence.
Le sommet de la FAO se déroule au Mexique, peu après que le gouvernement mexicain a autorisé la réalisation d’essais en plein champ de maïs génétiquement modifié. Cette décision a été condamnée par de nombreuses organisations mexicaines, sociales, paysannes et de peuples autochtones, qui veulent protéger leur maïs, base de leur diversité biologique et culturelle, contre la contamination génétique.
Il y a déjà eu de nombreux cas de contamination GM dans plusieurs pays, le Mexique compris. Cette contamination porte atteinte à l’environnement mais aussi aux petits agriculteurs, déjà menacés par les géants de la biotechnologie qui font breveter leurs semences pour entraver l’application des méthodes traditionnelles, la reproduction et l’échange de semences dans le milieu rural.
« En promouvant les cultures GM la FAO contredit ses propres conclusions », a dit Martin Drago, co-coordinateur du programme Souveraineté alimentaire des Amis de la Terre International.
En effet, l’Évaluation internationale des sciences et technologies internationales pour le développement (IAASTD), un processus intergouvernemental patronné par la FAO et d’autres organes de l’ONU auquel participent plus de 400 chercheurs et experts en développement de tous les continents, a conclu qu’il était peu probable que les organismes génétiquement modifiés apportent des solutions substantielles aux problèmes agricoles.
Le rapport recommande de défendre et de développer les connaissances traditionnelles et les techniques agricoles traditionnelles. Or, cette approche est essentiellement incompatible avec celle des entreprises biologiques, fondée sur la protection de leurs profits par des brevets.
Le 23 février, les Amis de la Terre International ont publié la version 2010 du rapport « Qui tire profit des cultures GM ? »1, qui montre que les produits génétiquement modifiés ne sont pas en train de résoudre le problème de la faim dans le monde.
Ce rapport met en lumière que les cultures GM sont à l’origine d’une forte augmentation de l’emploi de pesticides et d’herbicides dérivés de combustibles fossiles et que cela contribue à accroître les émissions de carbone. Il montre aussi que la culture industrielle de soja GM pour nourrir le bétail est une des causes principales du déboisement (une des activités les plus polluantes du monde) en Amérique du Sud.
La manipulation génétique est une technologique risquée et chère qui détourne l’attention et les ressources des vraies solutions des crises alimentaire et climatique. « La souveraineté alimentaire et l’agriculture écologique artisanale, entre autres, peuvent fournir des aliments nourrissants en quantité suffisante pour alimenter le monde tout en réduisant radicalement les émissions de gaz à effet de serre, mais elles ne sont pas assez profitables pour les agro-industries », prévient Martin Drago.
La FAO, un organe de l’ONU, est censée protéger les intérêts de l’humanité mais, au lieu de le faire, elle soutient à Guadalajara ces mêmes entreprises biotechnologiques qui, plutôt que de s’attaquer aux crises alimentaire et climatique, en profitent pour gagner des centaines de millions de dollars.
En réponse à cette attaque de la FAO soutenue par le gouvernement mexicain, les Amis de la Terre International appellent le public à participer et à apporter leur soutien à la conférence alternative, « Les OGM nous volent notre avenir », organisée par le Réseau pour la défense du maïs, la Vía Campesina – Amérique du Nord et l’Assemblée nationale des victimes environnementales, qui aura lieu du 28 février au 3 mars à Guadalajara, Mexique, avec la participation d’experts nationaux et internationaux.2
Vous pourrez suivre chaque jour les activités organisées par les Amis de la Terre International sur le site de Radio Mundo Real, http://www.radiomundoreal.fm/Los-transgenicos-nos-roban-el?lang=en.
Pour en savoir plus veuillez contacter :
Kirtana Chandrasekaran, co-coordinatrice du programme Souveraineté alimentaire
Tél : + 44 (0) 20 7566 1669 et + 44 (0) 79619 86956 (mobile UK)
Martín Drago, co-coordinateur du programme Souveraineté alimentaire
Tél : + 5982 9022355 et +59899 138559 (mobile uruguayen)
1 http://www.foeeurope.org/GMOs/Who_Benefits/who_benefits_full_report_2010.pdf.
2 Pour vous renseigner sur les activités parallèles veuillez contacter Colectivo Coa (elcolectivocoa@ceccam.org.mx, téléphone 33 -3825 4903), ou Ceccam (anadeita@ceccam.org.mx, téléphone : 55-5661 1925).