BONN, ALLEMAGNE, 11 Juin 2010 – En ce dernier jour des négociations de l’ONU sur le climat à Bonn, les Amis de la Terre ont exprimé leur opinion que l’intransigeance des USA menace le processus vital des négociations préparatoires à la conférence sur le climat de Cancun, au Mexique, en novembre prochain. La position des USA dans les négociations sur le climat au sein de l’ONU devient tellement préjudiciable que les parties devraient envisager d’arriver à un accord sur la réduction des émissions des pays industrialisés sans l’aval des USA.

L’influence des USA s’est fait sentir dans une action qui menace l’intégrité de l’architecture du processus de lutte contre le changement climatique via la CCNUCC – en particulier la proposition de fondre les deux courants actuels de négociations en un seul.

L’opinion des Amis de la Terre International est que les pays développés [‘Annex I’] y compris le Japon et la Russie se servent de la position des USA comme une échappatoire pour ne pas prendre  d’engagements forts et contraignants dans le cadre du protocole de Kyoto.

Les USA hésitent à prendre des actions ‘comparables’ dans l’un des deux courants de négociations, sous le terme d’action cooperative à long terme. Alors qu’ils proposent un système d’engagements volontaires sans aucune règlementation ni contrainte, les autres pays riches sont soumis à l’obligation de se mettre d’accord sur de nouveaux objectifs contraignants de réduction d’émissions à partir de 2012 dans le cadre du protocole de Kyoto.

Meena Raman, des Amis de la Terre  Malaisie, a déclaré:

“Les USA ont fait barrage à tout progrès au cours des deux dernières semaines et les négociateurs comme la société cvile commencent à se demander pourquoi les USA ralentissent le processus à tel point et si ça vaut la peine d’attendre qu’ils montent à bord. Ils tirent beaucoup trop de ficelles en coulisses, ce qui finit par être préjudiciable à l’ensemble du processus”.

Les deux semaines de négociations de Bonn ont également vus des disputes entre les pays riches en ce qui concerne l’exploitation forestière – on parle de LULUCF, pour Land Use, Land Use Change and Forestry (occupation des sols et exploitation forestière) – qui, si on arrive à un accord, pourrait voir les pays riches mettre la main sur plus de 400 millions de tonnes de crédits d’émissions, ce qui leur permettrait d’éviter de passer à l’action et de réduire les émissions sur leur territoire par exemple en investissant dans une transition massive vers les énergies renouvelables.

Antje von Brook, Directrice de la politique climat pour les Amis de la Terre Allemagne, a déclaré:

“De façon ironique, toutes ces échappatoires par rapport aux objectifs de réduction des émissions sur lesquelles les négociateurs se sont débattus ces deux dernières semaines – en matière d’exploitation forestière, d’air chaud et de commerce du carbone – ont été insérées sur l’insistance des USA en 1997 pour tenter de les faire adhérer au protocole de Kyoto.

“Pourtant, aujourd’hui, les USA sont en dehors du Protocole et se tiennent encre plus à l’écart d’un accord fort et légalement contraignant sur des réductions d’émissions et les autres pays s’en accomodent d’une façon assez surprenante.

“Lorsque les dirigeants  de l’UE se réuniront la semaine prochaine, ils auront la lourde responsabilité de présenter une alternative à l’approche des USA – et un point-clé pourrait être l’engagement de réduire les émissions d’au moins  40 pour cent d’ici 2020.”

Kate Horner, des Amis de la Terre  USA, a déclaré:

“Le Président Obama doit gagner ses galons dans la lutte contre le changement climatique – les USA sont davantage engagés dans le processus à présent, par rapport aux années Bush, mais semblent ne s’y être engagés qu’avec l’intention de démanteler une architecture qui a demandé des années pour ëtre mise en place, pour s’attaquer à ce problème.

“Le prix est ni plus ni moins de condamner des millions de personnes parmi les plus pauvres au monde à un avenir où elles devront faire face aux effets de plus en plus dévastateurs du changement climatique.”

 

POUR PLUS D’INFORMATION CONTACTEZ

Meena Raman, Secrétaire Honoraire des Amis de la Terre Malaisie, + 41 22 908 35 50 (Suisse)

Antje von Broock, Directrice de la politique Climat, Amis de la Terre Allemagne, +49 173 60 71 601 (Allemagne)

Kate Horner, Analyste politique Amis de la Terre USA, +1 360 319 9444 (USA)

Asad Rehman, Amis de la Terre Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord, +44 79 56 21 03 32 (Royaume-Uni)