Les Amis de la Terre International exige des comptes de Shell

Les Amis de la Terre International applaudit le rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) révélant l’étendue de la catastrophe écologique générée par cinquante ans d’exploitation pétrolière à Ogoniland au Nigeria.
L’ampleur et la gravité des marées noires et des conséquences dénoncées par le rapport sont consternantes. 18 ans après l’arrêt de la production pétrolière dans la région, les Ogoni continuent à souffrir d’une pollution pétrolière sans précédent.
Le rapport corrobore doublement la conviction des Amis de la Terre International : non seulement Shell ne répond pas aux Directives et normes environnementales pour l’industrie pétrolière au Nigeria (EGASPIN), mais encore la compagnie ne répond pas à ses propres normes.
Le constat que Shell Nigeria n’observe ni les normes nigérianes, ni les normes internationales ni celles propres à Shell remet en question les priorités du géant pétrolier sur les questions liées à l’environnement et au bien-être des Nigérians.
Nnimmo Bassey, le président des Amis de la Terre International, a réagi au rapport :
« D’après les résultats du rapport, les Ogoni qui parviennent à survivre à ce désastre écologique n’auront sans doute jamais le droit de vivre dans un environnement qui leur permette de se développer comme ils l’entendent. La somme insignifiante recommandée pour la restauration de l’environnement ne pourra jamais réparer le préjudice infligé par les activités de Shell. »
Nnimmo Bassey insiste sur le caractère dérisoire du milliard de dollars de fonds de restauration proposé initialement par le rapport au regard du désastre environnemental gigantesque causé par Shell.
Les Amis de la Terre International exige que Shell soit tenu responsable des résultats publiés dans ce rapport. En tant que partie responsable des dégâts, Shell doit immédiatement entreprendre des opérations de nettoyage et mettre un terme à la pollution en cours causée par le torchage au gaz et les fuites de conduits qui polluent continuellement les ruisseaux, les rivières et les terres agricoles.
En outre, Shell doit présenter des excuses pour les souffrances endurées et compenser les victimes.
Lire le rapport du PNUE
notes
Le rapport, dirigé par 50 experts internationaux, s’est effectué sur une période de deux ans grâce à l’analyse de plus de 200 sites, l’examen de plus de 5 000 dossiers médicaux et l’implication de plus de 23 000 personnes lors de réunions communautaires locales.
Parmi les multiples résultats du rapport, il est précisé que la pollution par les hydrocarbures est largement répandue dans la région de l’Ogoniland et que la plupart des habitants ont été exposés à une pollution chronique toute leur vie. La pollution par les hydrocarbures, très dangereuse pour la santé, a atteint l’eau souterraine dans 41 sites et le benzène, un cancérogène notoire, a été décelé dans l’eau potable à un niveau 900 fois supérieur aux normes de l’OMS.
Le rapport montre en outre que les pêcheries sont détruites et que les zones humides autour de la région de l’Ogoniland sont profondément dégradées.
Consultez la fiche de renseignements compilée par les Amis de la Terre Pays-Bas
Le projet de recherche sur la pollution du PNUE dans l’Ogoniland et sa portée politique
Contact pour plus d’informations
Responsable médias des Amis de la Terre International : media@foei.org, +31 20 622 1369
Nnimmo Bassey, président des Amis de la Terre International et directeur des Amis de la Terre Nigeria : nnimmo@eraction.org, +234 803 727 4395 (portable nigérian)