Les communautés palestiniennes construisent leur souveraineté alimentaire sous l’occupation

La Palestine compte environ 200 000 hectares de terres agricoles. L’occupation illégale par les colons et les militaires israéliens est l’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les petits agriculteurs ruraux de Palestine. On estime qu’environ 1,8 million d’arbres fruitiers ont été détruits au cours des dernières années en raison de cette occupation. L’occupation entraîne également l’accaparement des marchés et des ressources en eau.
Le réseau d’ONG œuvrant pour l’environnement (PENGON / Les Amis de la Terre Palestine), en plus de combattre les politiques d’apartheid et d’occupation, ont travaillé conjointement pour lutter contre l’utilisation des agrotoxiques et se sont concentrés sur le renforcement des capacités agroécologiques avec des paysans de différentes régions.
En 2003, l’organisation a mis en place la première banque de semences, visant à protéger et à préserver les semences autochtones de Palestine. Outre le renforcement des capacités, PENGON a créé des fermes agroécologiques et des marchés de distribution spécifiques pour les aliments produits de manière agroécologique.
Comme l’explique l’organisation, son travail s’est également concentré sur « les femmes et les coopératives agricoles dans le cadre de différents programmes de développement des capacités (soutien au marketing, transformation des aliments) » .
Le travail d’aide à la réalisation de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire par PENGON se concentre sur trois domaines stratégiques. En premier leu, renforcer les capacités des agriculteurs ruraux, en les sensibilisant, en promouvant les méthodes agroécologiques et en créant des réseaux pour le commerce des produits alimentaires.
La construction de fermes agroécologiques est un autre des principaux axes de travail. Jusqu’à présent, l’organisation a réussi à construire quatre fermes agroécologiques et créer deux marchés exclusivement axés sur l’alimentation agroécologique.
En troisième lieu, nous trouvons des stratégies plus politiques et de communication, par le biais de réunions avec des organisations et des institutions et l’organisation de campagnes médiatiques. Les principaux acteurs de ce travail sont le Ministère palestinien de l’agriculture, les organisations communautaires, les agriculteurs, les coopératives ou encore les associations de femmes. Aux dires du réseau : « le but est de démontrer les effets nocifs des produits chimiques et des pesticides et d’encourager à cesser d’utiliser des produits chimiques spécifiques sur les marchés ».