Amsterdam / Uruguay, 23 février 2010 – Le jour même de la publication du rapport chiffré annuel commandité par l’industrie, un nouveau rapport des Amis de la Terre International révèle que les affirmations selon lesquelles les cultures génétiquement modifées (OGM) permettent de combattre le réchauffement climatique sont à la fois exagérées et prématurées.[1]

Le rapport, ‘Qui tire profit des cultures OGM?’, étudie les preuves à l’appui de ces affirmations et démontre que les cultures OGM pourraient en réalité augmenter les émissions de carbone sans réussir à nourrir le monde. La raison en est que le recours aux cultures OGM résulte en une énorme augmentation de l’utilisation de pesticides aux USA et en Amérique du Sud, ce qui implique davantage de carburants fossiles. La culture du soja OGM pour l’alimentation du bétail en élevage industriel est également cause de déforestation massive en Amérique du Sud, ce qui provoque des émissions massives nocives pour le climat.[2]

Le rapport explique aussi que sur la planète, les cultures OGM restent confinées sur moins de  3% des terres  agricoles et que plus de  99% d’entre elles servent à l’alimentation du bétail, et ne sont donc pas destinée à la nourriture humaine. Il n’existe aucune culture commerciale d’OGM qui présente les caractéristiques de meilleure récolte, résistance à la sécheresse, tolérance au sel, qualité nutritive accrue ni aucun autre des bienfaits promis de longue date par les industriels des biotechnologies.[3]

Les inquiétudes actuelles au sujet des impacts négatifs des cultures OGM font que de nombreux gouvernements restent prudents dans leur adoption. L’Inde a adopté un moratoire sur la mise en culture de ses premières récoltes alimentaires OGM en raison des inquiétudes croissantes quant à leurs impacts sur la santé, l’environnement et les aspects socio-économique. En Europe, les superficies plantées en cutures OGM sont en diminution pour la cinquième année consécutive pour les mêmes raisons.

Les gouvernements dépensent des millions pour les cultures OGM, qu’ils mettent en avant comme une solution au prolème du changement climatique, cet argent pourrait à l’avenir être géré à travers le Mécanisme de Développement Propre (MDP) de l’ONU.

La chargée de campagne OGM des Amis de la Terre Europe Kirtana Chandrasekaran a déclaré :

« On vante les cultures OGM comme une solution pour nous nourrir tous dans un monde qui se réchauffe, alors qu’en réalité elles détruisent des forêts, dévastent les moyens de subsistance des paysans et augmentent les émissions dangereuses. Au vu des résultats nocifs des cultures d’OGM jusqu’à présent, et des promesses non tenues de nourrir le monde, nous serions bien avisés de tenir pour nulles les affirmations selon lesquelles les cultures OGM peuvent combattre le changement climatique. »

En Amérique du Sud, le cocktail de pesticides appliqué sur les cultures de soja OGM empoisonne les comunautés et contamine l’environnement. Les cultures OGM, et le contrôle des semences par l’industrie, empêchent le développement de solutions réelles, tarissent les sources de financement et restreignent l’accès des paysans aux semences et aux savoir-faire. Des modes de cultures favorisant la diversité génétique, l’agriculture écologique et les savoir-faire traditionnels ont été identifiés comme essentiels pour faire face aux défis du futur.[4]

Le coordinateur ‘Alimentation’ des Amis de la Terre International Martin Drago a déclaré :

« En réalité, la culture des OGM est loin d’être une success story. Les petits paysans du monde entier utilisent déjà des méthodes respectueuses de l’environnement pour se nourrir et empêcher la planète de se réchauffer. Ce sont ces méthodes qu’il faut soutenir plutôt que l’agriculture OGM qui constitue une menace tant environnementale que sociale. »

Pour plus d’information, conctatez

Europe: Kirtana Chandrasekaran, chargée de campagne OGM, Amis de la Terre Europe
Tel: +44 (0) 20 7566 1669 et +44 (0) 79619 86956 (portable au Royaume-Uni)

Sam Fleet, Responsable Communications pour les Amis de la Terre Europe:
Tel: +32 (0) 2 893 1012 et +32 (0) 470 072 049 (portable en Belgique)

Martin Drago chargé de campagne OGM pour REDES, Amis de la Terre Uruguay
Tel: (+ 5982) 9022355 – 9082730 et portable en Uruguay: (+ 598 99) 138559

 

NOTES

[1] Le rapport des Amis de la Terre Earth International est pulié en même temps que le rapport annuel ‘Etat des biotechnologies commercialiseés dans le monde’ de l’agence industrielle ‘International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications (ISAAA)’ – qui présente les cultures OGM comme une solution aux problèmes de la faim et de la pauvreté.

‘Qui tire profit des cultures OGM 2010?’ (en anglais)
http://www.foeeurope.org/GMOs/Who_Benefits/who_benefits_full_report_2010.pdf

[2] Des données récentes du département USA de l’Agriculture ont démontré que par rapport à l’utilisation de pesticides en l’absence de cultures OGM, les agriculteurs ont employé 318 millions de livres de pesticides en plus au cours des 13 dernières années, suite à la mise en place de cultures OGM. Au Brésil, l’utilisation de pesticides a été multipliée par 5 entre 1995 et 2005. En 2008, les cultures OGM aux USA ont nécessité plus de 26% de plus de pesticides à l’hectare que les variétés conventionnelles. En Argentine, plus de deux cent mille hectares de forêts primaires disparaissent chaque année, principalement à cause de l’expansion des cultures de soja OGM.

[3] les cultures biotech consistent pour 99% en quatre variétés qui présentent en tout deux caractéristiques : la résistance aux herbicides et la tolérance aux insectes. Il en va de même de la plupart des variétés OGM en projet.
Pour plus d’information, voyez le documentaire des  AdTI, 2009, ‘Killing Fields’, http://www.feedingfactoryfarms.org

[4] PNUE, 2008 Agriculture biologique et sécurité alimentaire en Afrique. Voir (en anglais)
http://www.unctad.org/en/docs/ditcted200715_en.pdf

IAASTD, 2008 L’Agriculture au carrefour. Voir (en anglais)
http://www.agassessment.org/reports/IAASTD/EN/Agriculture%20at%20a%20Crossroads_Global%20Summary%20for%20Decision%20Makers%20%28English%29.pdf