CANCUN, MEXIQUE, 9 décembre 2010 – Les textes préliminaires actuellement en pourparlers sur REDD (la Réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts) ne garantissent pas la conservation des forêts et ne voient en elles que le stockage du carbone. Ces textes ne protègent pas les droits des peuples autochtones, pas plus qu’ils n’assurent la protection des forêts naturelles.

Les textes sont sur le point de permettre aux pays riches d’utiliser des crédits de carbone forestier pour échapper à leurs obligations de réductions d’émissions. Les Amis de la Terre International appelle les gouvernements à Cancun à convenir d’un mécanisme qui protège les forêts et offre des garanties sociales et environnementales. Sous sa forme actuelle, REDD ne peut pas être accepté.

Certains pays présents aux négociations de Cancun, comme l’Etat des Tuvalu et la Bolivie, prônent des solutions effectives pour protéger les forêts du globe, et condamnent REDD qui ne protège pas les droits des peuples dépendant de la forêt et n’inclut pas les marchés de carbone. Les Amis de la Terre soutient ces pays et exhorte les autres à les suivre.

Isaac Rojas, coordinateur du programme Forêts et Biodiversité des Amis de la Terre International explique : « L’échange de droits d’émissions de carbone forestier n’a aucune place dans un accord international visant à affronter le changement climatique. Les forêts ne sont pas des morceaux de carbone. Inclure les forêts dans les initiatives de compensation des émissions de carbone ne fonctionne pas, détourne au contraire l’attention des vraies mesures visant à réduire les émissions et à empêcher la déforestation, et menace les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent des forêts. Nous demandons que des mesures soient prises pour arrêter la déforestation en mettant la gestion et la conservation des forêts entre les mains des peuples autochtones et des communautés locales. La nature ne peut pas être commercialisée. »

Ahfi Wahyu Hidayat, des Amis de la Terre Indonésie, commente : « 1,6 milliards d’individus sur terre dépendent des forêts, parmi eux 60 millions de peuples autochtones qui en dépendent entièrement pour leurs moyens de subsistance, leur nourriture, médicaments et matériaux de construction. Incorporer les forêts dans les marchés du carbone déclenchera vraisemblablement une acquisition massive des terres, mettant en péril la survie de ces communautés. A Cancun, les gouvernements ne doivent pas choisir cette voie qui mène droit au désastre. Toute initiative visant à affronter la déforestation doit assurer le consentement libre, préalable et donné en toute connaissance de cause, ainsi que l’application des droits coutumiers et territoriaux des peuples autochtones et des communautés locales. »

Nnnimmo Bassey, des Amis de la Terre Niger et président des Amis de la Terre International, explique : « Les pays développés doivent cesser de perdre du temps à obtenir des crédits de carbone forestier à bas prix pour se concentrer sur la réduction de leurs émissions domestiques. Il faut des mécanismes pour arrêter la déforestation, non pas des mécanismes qui se contentent de permettre aux pays développés de continuer à polluer et à émettre du carbone. Nous avons besoin de vraies solutions pour protéger nos forêts, et il faut pour cela que les pays développés résolvent le problème climatique qu’ils ont créé en procédant à des réductions d’émissions radicales sur leur territoire au lieu de les compenser ailleurs. Les pays riches doivent également s’engager à fournir de l’argent public pour stopper la déforestation, en guise de remboursement de leur dette climatique. »

 

POUR PLUS D’INFORMATIONS

Isaac Rojas, + (1) 998 108 0339 (numéro de portable mexicain) isaac@coecoceiba.org

Nnimmo Bassey. + (1) 998 137 74 93 (numéro de portable mexicain) nnimmo@eraction.org

Ahfi Wahyu Hidayat + (1) 998 108 03 67 (numéro de portable mexicain) ahfiwahyuhidayat@gmail.com

Contact médias des Amis de la Terre International à Cancun: media@foei.org

 

NOTE AUX EDITEURS

Pour les études de cas sur les effets négatifs des projets en préparation dans l’attente d’un accord sur la « Réduction des émissions dues au déboisement dans les pays en développement », veuillez télécharger le nouveau rapport des Amis de la Terre International intitulé : « REDD : les réalités noir sur blanc. » à l’adresse :

Anglais

Français

Espagnol