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DURBAN, AFRIQUE DU SUD, 1er décembre 2011 — Aujourd’hui, un groupe d’organisations de société civile a publié une lettre dénonçant une tentative menée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon de transformer le Fonds vert pour le climat en « Fonds cupide pour les entreprises » lors de la conférence des Nations Unies en Afrique du Sud. [1]

Le Fonds vert pour le climat a été créé en vue de soutenir les peuples des pays en développement – à savoir les personnes les plus touchées par la crise climatique et le moins responsables de cette dernière.

Lors des négociations sur le climat cette semaine, les pays développés tentent d’octroyer aux multinationales et aux financiers un accès direct au financement du Fonds vert pour le climat.

Cela signifie que les entreprises pourraient contourner les gouvernements et les stratégies nationales des pays en développement en matière climatique pour atteindre les fonds publics.

« Transformer le Fonds vert pour le climat en Fonds cupide pour les entreprises serait une honte, et c’est pourtant la tentative qui est faite à la conférence de Durban », constate Meena Raman du Réseau du Tiers Monde (Third World Network).

« Menée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au nom de Wall Street et de la City, cette tentative de pirater les fonds des pays en développement est scandaleuse. Des communautés entières ont besoin de cet argent pour s’adapter au changement climatique et financer leur propre développement – sans réitérer les erreurs des pays riches », explique Karen Orenstein des Amis de la Terre États-Unis.

« Le rôle des investissements privés dans le financement des activités climatiques doit se décider aux niveaux national et infranational conformément aux priorités des pays, non pas en fonction des performances des entreprises. La manœuvre visant à permettre au secteur privé de piocher de l’argent directement dans le Fonds vert pour le climat sape la possibilité d’un processus démocratique et participatif visant à répondre aux besoins des communautés sévèrement touchées par le changement climatique », souligne Lidy Nacpil du Mouvement du Jubilé de l’Asie du Sud Pacifique sur la Dette et le Développement (Jubilee South Asia/Pacific Movement on Debt and Development).

Seule une poignée de mesures d’adaptation et de programmes clés d’atténuation devraient générer des revenus, ce qui explique le peu d’intérêt qu’ils déclenchent dans le secteur privé.

Les organisations ont également mis en garde contre l’éventualité de négociations tenues à huis clos par l’Afrique du Sud, les États-Unis et d’autres pays développés sur le Fonds vert pour le climat.

« Tout ce qui se passe à Durban doit être transparent. Nous sommes profondément préoccupés par des rapports concernant les consultations informelles que l’Afrique du Sud tient à huis clos sur le Fonds vert pour le climat », prévient Bobby Peek de groundwork/Les Amis de la Terre Afrique du Sud. « Ces manœuvres sapent gravement la légitimité, et au final l’efficacité, du Fonds vert pour le climat. »

Les inquiétudes exprimées dans la lettre viennent s’ajouter au rejet de longue date de la part de nombreuses personnes au sein de la société civile d’un quelconque rôle de la Banque mondiale dans le Fonds vert pour le climat.

 

POUR PLUS D’INFORMATIONS

Janet Redman, Institute for Policy Studies :  Tel : +27 (0) 713861216 (numéro disponible jusqu’au 9 décembre uniquement)

Lidy Nacpil du Mouvement du Jubilé de l’Asie du Sud Pacifique sur la Dette et le Développement (Jubilee South Asia / Pacific Movement on Debt and Development) :  Tel : + 27 (0) 767342705 (numéro disponible jusqu’au 9 décembre uniquement)

Meena Raman, Réseau du Tiers Monde (Third World Network)  Tel : + 27 (0) 72 26 18 870 (numéro disponible jusqu’au 9 décembre uniquement)

Karen Orenstein, Les Amis de la Terre États-Unis  Tel : + 27 (0) 72 04 32 655 (numéro disponible jusqu’au 9 décembre uniquement)

Bobby Peek, groundwork / Les Amis de la Terre Afrique du Sud  Tel : +27 (0) 82 46 41 383

 

NOTE À L’ATTENTION DES ÉDITEURS

[1] Un exemplaire de la lettre ainsi qu’une documentation de base soulignant les considérations clés du débat sur le Fonds vert pour le climat peuvent être demandés par email à l’adresse KOrenstein@foe.org

Parmi les organisations partenaires :

ActionAid, Campagne de Réforme de la Banque mondiale (Campaign to Reform the World Bank), Les Amis de la Terre International, Alliance Mondiale pour les Alternatives aux Incinérateurs (Global Alliance for Incinerator Alternatives), Institut pour l’agriculture et la Politique Commerciale (Institute for Agriculture and Trade Policy), Mouvement du Jubilé de l’Asie du Sud Pacifique sur la Dette et le Développement (Jubilee South – Asia/Pacific Movement on Debt and Development), Institute for Policy Studies, Alliance environnementale communautaire du sud Durban (South Durban Community Environmental Alliance), Mouvement de Développement Mondial (World Development Movement).