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PANAMA, PANAMA, 7 octobre 2011 – Les Amis de la Terre International s’inquiète des tentatives renouvelées de la part des pays riches de démanteler le cadre de l’action mondiale contre le changement climatique aux négociations sur le climat des Nations Unies.

Les pourparlers des Nations Unies se terminent aujourd’hui à Panama et reprendront à Durban en Afrique du Sud entre le 28 novembre et le 9 décembre. Ces deux dernières années les Etats-Unis, suivis par le Japon, l’Australie et le Canada, ont tenté conjointement d’échapper aux obligations qui sont les leurs en vertu de la convention des Nations Unies sur le climat qui a été convenue il y a près de 20 ans[1].

Les discussions au Panama ont vu une nouvelle tentative de la part des pays riches d’abandonner la convention pour la remplacer par un nouveau traité sur le climat, dont la faiblesse mettrait le monde sur la voie d’un changement climatique catastrophique [2].

Kate Horner, analyste politique chez Les Amis de la Terre USA explique :

« Les Etats-Unis sont le loup dans la bergerie de la Convention climatique, satisfait uniquement de la destruction totale de tous les progrès atteints ces 20 dernières années et d’un accord médiocre servant ses propres intérêts. » Lors des discussions, l’accent mis par de nombreux gouvernements sur les bénéfices économiques et financiers sur le court terme met sur la touche les engagements nécessaires et les actions urgentes qu’il conviendrait de prendre en vue de réduire les émissions mondiales et de donner un financement public adéquat aux pays en développement. Quelques semaines en amont des pourparlers climatiques de Durban, Bobby Peek, le directeur des Amis de la Terre Afrique du Sud explique :

« Le moment est venu de tirer la sonnette d’alarme et de dénoncer ce qui se déroule au cœur des négociations des Nations Unies. La vie et les moyens de subsistance de millions de personnes en Afrique et à travers le monde vont être détruits si nous ne faisons rien pour enrayer un changement climatique catastrophique. Mais les négociations ont été phagocytées par les intérêts de la finance et des entreprises, dont la voix est plus forte que celle des gens ordinaires. » De nombreux pays, notamment dans l’Union Européenne, font également la promotion de l’expansion du marché du climat, qui apporte une fausse solution au changement climatique et met le monde sur les rails d’un changement climatique catastrophique. Sarah-Jayne Clifton, coordinatrice pour le Programme de Justice climatique et énergétique des Amis de la Terre souligne :

« Le combat contre le changement climatique peut s’assortir de meilleurs emplois, de moyens de subsistance plus sûrs, d’un bien-être accru, et bien entendu d’un climat préservé. Pour atteindre cet objectif, il faut absolument que les gouvernements agissent dans l’intérêt des personnes et des communautés et non pas dans celui des élites de la finance et des entreprises. Les pourparlers sur le climat des Nations Unies, loin de catalyser les solutions au changement climatique, sont en train de devenir un obstacle. Il est désormais absolument impératif de changer radicalement de cap. »

 

Pour plus d’informations

Au Panama : Kate Horner, analyste politique, Les Amis de la Terre USA : +1 360 319 9444, email : KHorner@foe.org

En Afrique du Sud : Bobby Peek, directeur des Amis de la Terre Afrique du Sud : +27 824 641 383, email: bobby@groundwork.org.za

En Europe : Sarah-Jayne Clifton, coordinatrice internationale – Programme de Justice climatique et énergétique, Les Amis de la Terre International Tel: +44 7912 406510 email: sarah.clifton@foe.co.uk

 

Notes aux éditeurs

[1] Les gouvernements des Etats-Unis, du Japon et du Canada, ainsi que ceux d’autres pays riches industrialisés tentent de démanteler le protocole de Kyoto – le cadre des cibles contraignantes de réduction d’émissions pour les pays riches industrialisés – et de le remplacer par un système ascendant totalement inefficace sur la base du volontariat. Un tel système permettrait aux pays de choisir leurs propres cibles d’émissions, en l’absence d’une limite imposée, et dissoudrait la reconnaissance des niveaux de responsabilités que se partagent les pays sur la question du changement climatique. Le protocole de Kyoto comprend un mécanisme de marché climatique extrêmement dangereux qui doit être abandonné, mais reste le seul accord international proposant des cibles contraignantes de réduction d’émissions pour les pays riches industrialisés.

[2] L’Australie, la Norvège et d’autres pays appellent également de leurs vœux un nouveau traité moins centré sur la réduction des émissions qui mettrait plus de poids sur les pays en développement afin que ces derniers réduisent leurs émissions, sans offrir de contrepartie sous forme de dispositions financières, technologiques, adaptatives ou de renforcement des capacités. Une mesure claire qui permettrait aux pays riches industrialisés de se débarrasser de leurs responsabilités face au changement climatique dont ils sont pourtant les premiers responsables.