Les peuples autochtones des Philippines se battent contre des projets de développement à grande échelle qui détruisent des zones riches en biodiversité et les privent de leurs terres et de leurs droits – beaucoup d’entre eux paient de leur vie.

En 2018, les Philippines ont vu le plus grand nombre de défenseurs assassinés dans le monde. Le pays se classe régulièrement comme l’endroit le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement en Asie (2019, 2021). Un nouveau rapport - le premier publié sous le nouveau gouvernement de Marcos - soulève de nouvelles préoccupations pour les millions d’Autochtones vivant aux Philippines. L’accaparement des terres, la marginalisation sociale et économique, les dénonciations red-tagging, les violations des droits humains et les violations risquent d’être perpétués et d’exacerber le gouvernement précédent de Duterte.

Rapport sur l’état des peuples autochtones

Le Rapport de 2022 sur l’état des peuples autochtones (SIPA) du Centre des droits légaux et des ressources naturelles/Amis de la Terre Philippines (LRC-FoEPH) donne un aperçu complet des tendances économiques et environnementales qui affectent la vie de 14 à 17 millions d’Autochtones des Philippines. Leur situation est difficile :

• La moitié des Certificat de titre de propriété sur des domaines ancestraux* (Certificate of Ancestral Domain Titles, CADT) sont impliqués dans des projets destructeurs pour l’environnement.
• La moitié des contrats d’exploitation minière à grande échelle approuvés et 87 % des projets d’exploitation forestière à grande échelle se trouvent dans des domaines ancestraux recensés ou à proximité.
• Trois autochtones sur quatre demeurent parmi les 40 % les plus pauvres des Philippins. Ils font face à des lacunes importantes dans l’accès à l’éducation, à la santé publique, à l’eau, à l’électricité et à d’autres services publics.
• De 2019 à 2021, au moins 45 meurtres de personnes autochtones ont été liés à des conflits fonciers et environnementaux. Il y a eu une hausse de 67 % des homicides en 2021, par rapport à l’année précédente.
• Au moins 27 430 personnes ont été victimes de violations des droits humains, telles que des arrestations illégales forcées, du harcèlement judiciaire et des évacuations forcées, entre autres.

Source: 2022 State of Indigenous Peoples Address Report

Traduction de l’image :

45 Autochtones tués entre 2019 et 2021 en lien avec divers problèmes d’accaparement de terres et de ressources. Barrages (12). Accaparement de terres (17). Agro-industrie (07). Exploitation minière (15). Exploitation forestière (05). Climat (02). Hausse de 67 % du nombre de victimes en 2021 par rapport à l’année précédente. Personnes confrontées à de multiples problèmes. Sur 610 Autochtones qui subissent diverses violations des droits humains, 1 défenseur autochtone est assassiné.

Le rapport de SIPA a soulevé un certain nombre de préoccupations au sujet des orientations politiques de la nouvelle administration de Marcos, indiquant le statu quo dans les politiques économiques du gouvernement précédent. Leurs plans actuels pour l’énergie et l’exploitation minière, et le partenariat public-privé pour le développement des infrastructures, menacent les domaines ancestraux et les territoires autochtones. Pendant ce temps, aucune réforme n’est prévue pour réduire la crise du coût de la vie pour les peuples qui sont déjà parmi les plus pauvres.

Solidarité internationaliste avec les Philippines

Nous mettons en évidence les cas des Philippines afin de construire une compréhension commune de la réalité dans le pays, de générer un soutien aux défenseurs de l’environnement qui y sont menacés et de créer une solidarité internationaliste avec les luttes philippines contre l’extractivisme.