TORONTO (CANADA) / BRUXELLES (BELGIQUE), le 24 juin 2010 – Si les dirigeants du G20 se mettaient d’accord sur l’adoption d’une ‘taxe Robin des Bois’ lors de leur rencontre de la semaine prochaine à Toronto, ce sommet pourrait éviter de voir s’aggraver la crise économique globale et ses conséquences sociales et écologiques, selon les Amis de la Terre International.

Les ministres du G20 ne sont jusqu’à présent pas parvenus à un accord concernant une taxe bancaire mondiale, mais l’Union Européenne s’est engagée à pousser dans cette direction lors du sommet du G20 à Toronto.

Les Amis de la Terre International plaident pour la mise en oeuvre d’une taxe sur les transactions financières (TTF) qui bénéficie aux pauvres, une ‘taxe Robin des Bois’ sur les banques et les autres institutions financières, pourrait rapporter des millions de dollars pour lutter contre la pauvreté et le changement climatique. [1]

Une majorité de pays soutiennent à la fois une taxe bancaire et une taxe sur les transactions, à mettre en oeuvre de façon simultanée dans le futur, mais des divergences subsistent quant à l’utilisation des fonds générés.

Les Amis de la Terre International plaident également pour des mesures additionnelles afin de réguler les opérations financières telles que les hedge funds, les capitaux à risque et le marché des produits dérivés.

Daniel Pentzlin, des Amis de la Terre Europe, déclare:

« La crise financière internationale est le résultat de la croissance exponentielle d’un secteur financier basé sur le profit spéculatif à court terme.

L’addition doit être payée par ceux qui ont causé la crise, pas par la population. Mettre en oeuvre la taxe Robin des Bois serait un premier pas dans la bonne direction. »

La taxe Robin des Bois serait prélevée sur les transactions relatives aux actions cotées en bourse, aux contrats à terme et à tout autre mécanisme établi pour les opérations boursières.

Elle serait limitée aux transactions entre acteurs des marchés financiers. La proposition consiste à prélever une taxe de 0,05 pour cent en moyenne sur chaque transaction financière.

Prélevée sur l’immense quantité de transactions sur les actions, les obligations et le marché des dérivés (y compris sur les contrats à terme et les options sur actions, sur les taux d’intérêt, sur les devises et sur les marchandises), elle rapporterait des centaines de milliards chaque année. [1]

Sebastian Valdomir, de REDES – Amis de la Terre Uruguay déclare:

“Les gouvernements des nations industrialisées doivent cesser de parler un double langage.

La Chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Nicolas Sarkozy se sont prononcés en faveur d’une taxe sur les transactions financières. Mais dans un même temps, l’UE continue de prôner la liberté absolue de circulation du capital pour les principaux acteurs du système financier: banques, compagnies d’assurances, hedge funds, et agences de crédit.

Le soutien apporté aux principaux acteurs financiers est évident quand on observe les négociations commerciales entre l’UE et les autres régions du monde, tout particulièrement sur le chapitre des services et surtout des services financiers.

L’UE a conclu des accords commerciaux avec l’Amérique Centrale, la Colombie et le Pérou au mois de mai dernier qui contiennent précisément des clauses en ce sens dans ce secteur”.

Les discussions du G20 à Toronto porteront aussi sur le changement climatique.

Alex Moore , chargé de campagne Carburants Fossiles pour les Amis de la Terre USA déclare:

“Les pays du G8 sont fortement favorables au commerce du carbone, ce qui leur permet d’augmenter leurs émissions de gaz à effet de serre tout en prétendant les compenser par l’achat de crédits carbone.

Les pays du G8 doivent cesser de recourir aux crédits carbone et arrêter d’aggraver la crise climatique.

La logique du commerce du carbone ouvre la porte à des réalisations désastreuses comme des plantations d’arbres en monoculture sous couvert de générer des crédits carbone, ce qui a de graves conséquences au plan social et écologique dans les pays en développement.

Nous n’accepterons pas cette supercherie”. [2]

Le monde fait face à une grave crise économique, financière, alimentaire et climatique. Depuis le commencement de cette crise, les pays riches ont mis en oeuvre des ‘solutions’ basées sur les politiques mêmes qui sont à l’origine de la crise: davantage de libéralisation, plus de pouvoir pour les entreprises et les banques, bref des solutions basées sur le marché.

Au sommet du G20 à Toronto, les pays riches seront devant un choix. Ils peuvent poursuivre dans la même voie ou bien ils peuvent voir dans cette crise une opportunité de s’engager pour un véritable changement en adoptant des mesures qui feront payer la crise par ceux qui en sont responsables, et qui protègeront les gens.

 

POUR PLUS D’INFORMATION CONTACTEZ

A TORONTO, CANADA:

Alex Moore ,  chargé de campagne Carburants Fossiles, Amis de la Terre USA  +1-503-886-9738

A BRUXELLES, BELGIQUE:

Daniel Pentzlin, chargé de campagne Responsabilité des Entreprises, Amis de la Terre Europe, Tel: +32-2-89310-24

EN URUGUAY:

Sebastián Valdomir, REDES / Amis de la Terre Uruguay, Tel: + 598 – 98 965135

 

NOTES

[1] Pour plus d’information voir:

https://www.foeeurope.org/press/2010/Jun24_FoEI_G20_Robin_Hood_tax.html and http://www.makefinancework.org

[2] Financer la justice climatique. Pour plus d’information voir:

Capitalizing on climate: le rôle de la banque mondiale dans le changement cimatique et la gestions des fonds pour la préservation du climat.Pour plus d’information voir:

https://www.foei.org/en/resources/publications/pdfs-members/2010/capitalizing-on-climate/view