Who Benefits 2014
LONDRES (UK) / BRUXELLES (BELGIQUE), 30 avril 2014 – Le nombre de pays qui cultive des produits génétiquement modifiés (GM) est en train de diminuer; les derniers à en avoir suspendu la production sont la Pologne et l’Égypte, d’après un nouveau rapport des Amis de la Terre International publié aujourd’hui 30 avril. [1]

Le rapport ‘Qui tire profit des cultures GM?’ révèle que 90 pour cent des produits GM sont cultivés dans six pays seulement, par moins de un pour cent des agriculteurs du monde.

Une analyse des statistiques de l’industrie montre que le soi-disant accroissement de plantations GM en 2013 reste confiné à ces six pays [2].

D’autre part, rien ne semble indiquer que les nouvelles variétés GM soient le meilleur moyen d’améliorer la nutrition ou d’accroître la capacité de s’adapter au changement climatique. Quatre-vingt-dix pour cent des produits GM disponibles sur le marché ont été modifiés pour résister aux pesticides ou pour en produire eux-mêmes, de sorte que l’utilisation des pesticides augmente inexorablement.

L’industrie biotech promeut le «riz dorér» GM comme solution au manque de vitamine A, malgré le manque de preuves démontrant que c’est une méthode appropriée ou effective.

« Les produits GM ne peuvent pas faire partie d’une solution du 21e siècle pour combattre la faim ; quoi qu’en dise le battage publicitaire, ils sont toujours basés sur un modèle agricole démodé, à grand renfort de produits chimiques et fortement polluant », dit Kirtana Chandrasekaran, coordinatrice du programme Souveraineté alimentaire des Amis de la Terre International.

« La résistance du public aux cultures GM augmente sur tous les continents. Les gens s’opposent de plus en plus aux entreprises qui tirent profit de la pulvérisation de pesticides et qui contrôlent le prix des semences», ajoute-t-elle.

Des pays comme le Mexique, le Kenya, l’Egypte et la Pologne ont récemment suspendu la culture de certains produits GM. Des experts du monde entier demandent que l’on se tourne vers des méthodes agro-écologiques pour lutter contre la faim et la malnutrition. Il a été constaté en Afrique que ces méthodes réussissent à doubler la productivité et à combattre efficacement les ravageurs. [3]

«Il existe des options meilleur marché, à la disposition de tous, moins risquées et plus effectives pour s’attaquer à la faim et à la pauvreté», a dit Kirtana Chandrasekaran, coordinatrice du programme Souveraineté alimentaire des Amis de la Terre International.

«Pour résoudre la crise alimentaire, plutôt que de multiplier les produits GM il faut se tourner vers une agriculture écologique, à haut rendement et meilleur marché, c’est-à-dire le type d’agriculture que les produits GM sont en train de détruire», a-t-elle ajouté.

Du fait d’avoir adopté depuis longtemps des cultures GM, des pays comme les États-Unis, l’Argentine et le Brésil, qui figurent parmi les premiers producteurs de produits GM, ont vu leur consommation de pesticides chimiques augmenter.

Aux États-Unis, 49 % des agriculteurs signalent qu’ils ont des problèmes avec les mauvaises herbes résistantes aux herbicides. [4]

En Argentine, l’augmentation des cas de cancer et de malformations congénitales a été associée à la forte utilisation de pesticides dans les zones où l’on cultive des produits GM. [5]

En Afrique, seuls trois pays cultivent des produits GM: l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et le Soudan. Néanmoins, les fortes pressions des sociétés biotechnologiques menacent d’ouvrir tout le continent aux cultures GM. La décision récemment prise par le Kenya d’interdire les cultures GM s’est heurtée aux attaques des lobbys qui entendent tirer profit de la vente de semences et de pesticides. [6]

En Europe, six pays ont interdit les cultures GM et l’opposition de l’opinion publique à ces produits est en hausse. En 2013, BASF et Monsanto ont retiré leurs produits GM du marché européen.

POUR DAVANTAGE D’INFORMATION veuillez contacter (en anglais):

Kirtana Chandrasekaran, coordinatrice du programme Souveraineté alimentaire, Les Amis de la Terre International, tél. +30 693 81 31 226, ou e-mail kirtana.chandrasekaran@foe.co.uk

NOTES:

[1] Le rapport des Amis de la Terre International ‘Qui tire profit des cultures GM. Une industrie bâtie sur des mythes’

[2] Liste des pays cultivant des produits GM en 2013 et en 2012 selon l’International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications, financée par l’industrie: http://www.isaaa.org/resources/publications/briefs/44/executivesummary/ and http://isaaa.org/resources/publications/briefs/46/executivesummary/default.asp

[3] Une évaluation exhaustive des Nations unies sur l’agriculture mondiale conclut en 2008, entre autre choses, que les cultures GM ont peu de possibilités d’atténuer la pauvreté et la faim. Le résultat de ce travail de quatre années – l’Évaluation des connaissances, des sciences et des technologies agricoles pour le développement (IAASTD) – est disponible en ligne.

Un rapport soumis par le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter en 2011 au Conseil des Droits de l’Homme, seizième session. Assemblée générale des Nations unies, ‘L’agro-écologie et le droit à l’alimentation’, montre également que l’agriculture agro-écologique est la meilleure manière d’augmenter la productivité sans semences et produits chimiques onéreux. Celui-ci se trouve en ligne : http://www.srfood.org/en/report-agroecology-and-the-right-to-food

[4] Une enquête menée pendant trois ans par Stratus Agri-marketing Inc. sur des milliers d’agriculteurs de 31 États des USA a montré que 49 pour cent de ces agriculteurs avaient signalé la présence de mauvaises herbes résistantes au glyphosate en 2012, contre 34 pour cent en 2011. Stratus Ag Research (2013). One Million Acres of Glyphosate Resistant Weeds in Canada.

[5] López S.L. et d’autres (2012). Pesticides Used in South American GMO-Based Agriculture: A Review of Their Effects on Humans and Animal Models. Advances in Molecular Toxicology, vol. 6, p. 41-75; et AP (2013). Argentine links Health Problems to Agrochemicals, http://bigstory.ap.org/article/argentines-link-health-problems-agrochemicals-2.

[6] Les lobbyistes étaient: Africa Biotechnology Stakeholders Forum, African Agricultural Technology Foundation, International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications, Program for Biosafety Systems, et Africa Harvest Biotech Foundation International.

Voir aussi le rapport suivant: USDA GAIN Report (2012). Kenya Bans Genetically Modified Imports.