Pourquoi les forêts et la biodiversité sont importants
La vie sur notre planète est possible grâce à un réseau naturel interconnecté : les animaux, les plantes, les êtres humains et autres organismes interagissent les uns avec les autres et avec l’environnement naturel qui les entoure, comme les forêts, les fleuves, les océans, les côtes et les herbages. C’est l’équilibre délicat d’interactions dans et entre les écosystèmes qui maintient le taux de biodiversité nécessaire pour que la planète prospère et pour que nous puissions survivre.
Les forêts tropicales, comme l’Amazonie, hébergent des écosystèmes divers, beaucoup d’espèces animales et de nombreux peuples autochtones. Elles jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat, grâce, par exemple, à la production d’oxygène et au stockage de carbone, et elles pourvoient aux besoins de subsistance de plus d’un milliard de personnes.
Ce qui menace les forêts et la biodiversité
Bien que la biodiversité soit en évolution permanente, les activités humaines ont des effets très nuisibles sur elle et provoquent dans le monde entier une baisse alarmante du nombre d’espèces et de la diversité génétique. La moitié des forêts de la planète ont disparu. La privatisation, la libéralisation du commerce et l’exportation toujours croissante de viande et de produits agricoles comme le soja et l’huile de palme ont suscité une multiplication massive des plantations à grande échelle et, par là, une accélération de la déforestation. L’agriculture industrielle aggrave la pauvreté en concentrant les profits entre les mains des sociétés transnationales, et en obligeant les membres des communautés locales à devenir des salariés mal payés. En outre, l’emploi excessif de pesticides et de plantes génétiquement modifiées provoque la pollution de l’eau, la dégradation des sols et la diminution de la diversité génétique .
La perte de biodiversité est le résultat de l’action humaine, dans le contexte d’un système économique basé sur l’extraction, la production et la consommation incessantes, sans respect aucun des limites planétaires. En fait, l’humanité a tellement décimé la biodiversité que près d’un million d’espèces animales et végétales sont condamnées à disparaître, dont beaucoup au cours des prochaines décennies. Face à la possibilité d’une sixième extinction massive, un « changement transformateur » est indispensable et urgent pour éviter l’effondrement de la biodiversité.
Les solutions de la perte de biodiversité et de la déforestation
La réponse courante de l’humanité à la perte de biodiversité est la conservation, une approche qui consiste à préserver la nature uniquement dans la mesure où elle nous est utile et contribue à notre économie. Cette réduction de la nature à des ‘services écosystémiques’, et les processus de financiarisation qui s’y rattachent, dépouillent la nature de ses valeurs intrinsèques, sociales, culturelles et spirituelles, et contribuent encore plus à sa destruction.
Des siècles durant, les peuples autochtones et les communautés locales ont vécu en harmonie avec leur environnement naturel. 80% de la biodiversité du monde sont entre les mains des peuples autochtones dont les méthodes traditionnelles de gestion communautaire se sont avérées les plus efficaces pour conserver la nature. Les solutions telles que l’agroécologie et la gestion communautaire des forêts, ou les Aires de conservation des communautés autochtones (ICCAs d’après l’anglais) sont plus capables d’éviter la déforestation et la perte de biodiversité que les zones officiellement protégées.
Il est indispensable d’affermir le droit des communautés de défendre leurs territoires, leurs modes de vie et leurs systèmes de connaissances, et de rejeter les ‘fausses solutions’, pour éviter que la perte de biodiversité et le changement climatique s’aggravent encore plus.
Les mécanismes de conservation qui excluent ou portent atteinte aux communautés locales (comme par exemple les ‘aires protégées’) et les programmes de compensation de carbone ou de biodiversité font plus de mal que de bien. Ils aboutissent à davantage de militarisation, de corruption et d’accaparement de terres, contribuant ainsi à la destruction de l’environnement et à la violence, surtout dans les pays du Sud.
Nous agissons au plan international, par l’intermédiaire de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique, et au plan national en soutenant nos organisations membres, pour un changement des politiques et pour la mise en œuvre de solutions qui permettent de protéger les forêts et la biodiversité. Nous travaillons avec les communautés locales et les peuples autochtones pour conserver les forêts et renforcer les droits des communautés et la gestion communautaire des forêts. Il est urgent de protéger les forêts quand on lutte pour un avenir durable pour tous.