Les conclusions du récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont à la fois terribles et claires : à moins d’une réduction immédiate, rapide et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter le réchauffement à près de 1,5°C, voire 2°C. Le changement climatique dévaste déjà trop de vies et de moyens de subsistance. Nous avons besoin d’un changement, nous avons besoin d’une transformation énergétique.

Pourtant, il y a de l’espoir. Le plan énergie renouvelable des Amis de la Terre pour l’Afrique, intitulé « Plan énergie renouvelable pour une reprise juste en Afrique », montre qu’il est non seulement urgent, mais aussi tout à fait possible, de réduire les émissions, de transformer le système énergétique et de soutenir une reprise juste sur le continent.

Les Amis de la Terre Afrique estiment que la triple crise du changement climatique, de la pauvreté énergétique en Afrique et de la reprise du COVID-19 doit être abordée ensemble. Ce « plan énergie renouvelable pour une reprise juste » décrit comment le continent peut démanteler les systèmes d’énergie sales existants pour faire un bond en avant vers une énergie 100% renouvelable pour tous d’ici 2050. Un tel plan nécessiterait plus de 300 gigawatts (GW) de nouvelles énergies renouvelables d’ici 2030, comme convenu par l’Union africaine, et plus de 2000 GW d’ici 2050.

Le rapport, qui s’appuie sur les travaux du Dr Sven Teske, universitaire de renom de l’université de Sydney, démontre comment un plan de reprise juste pourrait être réalisé pour un montant de 130 milliards de dollars par an et financé par les finances publiques du Nord mondial, mettant ainsi fin à l’évasion fiscale et à l’annulation de la dette. Il met également en évidence le potentiel de création de 7 millions de nouveaux emplois dans les énergies renouvelables.

Il ne s’agit pas seulement d’un plan technique, mais d’une vision du changement de système, qui explore la manière dont les systèmes d’énergie renouvelable doivent être détenus par la société et basés sur la communauté, plutôt qu’un prétexte pour privatiser le secteur de l’électricité.

Le passage aux énergies renouvelables doit s’accompagner des principes clés que sont la suffisance énergétique, la souveraineté énergétique et le fait de considérer l’énergie comme un bien commun plutôt que comme une marchandise. Le système énergétique doit protéger la biodiversité, renforcer les droits fonciers des communautés, promouvoir la justice de genre et nous éloigner de l’extractivisme.

Retrouvez le rapport complet ici.

En outre, 50 organisations et groupes à travers l’Afrique ont approuvé une déclaration politique demandant le changement dont nous avons besoin sur le continent, disponible ici.

Le rapport et la déclaration politique sont aussi disponible en portugais.

Image: L’énergie solaire à Madagascar. © KRISS75 / Shutterstock.