Rejet des poursuites contre Yunior Oyuela et d’autres étudiants honduriens

Les Amis de la Terre Amérique latine et Caraïbes condamnent les poursuites engagées contre des étudiants de l’Université nationale autonome du Honduras – UNAH – le samedi 9 septembre dernier à Tegucigalpa, capitale de ce pays méso-américain.
Les étudiants, dont Yunior Alexander Oyuela, collaborateur du Movimiento Madre Tierra/ Les Amis de la Terre Honduras, ont été arrêtés le 8 septembre lorsqu’ils exerçaient leur droit légitime de protester de façon pacifique dans les installations de l’UNAH.
En tant qu’organisation écologiste qui œuvre pour la justice environnementale, sociale et de genre, nous rejetons l’arrestation de ces activistes sociaux honduriens, et manifestons notre profonde inquiétude face aux attaques systématiques que subit le peuple hondurien par des pratiques de criminalisation qui violent les droits collectifs des peuples et les droits de l’homme, et qui sont le reflet d’une politique de harassement et de répression policière et militaire.
L’arrestation de notre collègue Yunior Alexander et des autres étudiants de l’UNAH et les poursuites engagées contre eux sont un nouvel exemple des violations des droits des Honduriens; ces dernières années, ces violations ont fait du Honduras l’un des pays les plus dangereux de la région pour ceux qui défendent les droits de l’homme et les territoires et qui, de façon générale, luttent pour que les communautés paysannes, indigènes, garifunas et urbaines vivent dans la dignité.
L’arrestation de nos camarades, hommes et femmes, a été condamnée par des centaines d’organisations et de mouvements populaires de divers endroits du monde qui, sans aucun doute, suivront de près ce processus par lequel, au moyen de la répression judiciaire, on essaie de faire taire les jeunes qui réclament des changements structurels dans le pays et qui exercent leur droit légitime de s’opposer à la privatisation de l’éducation publique, un bien commun transformé lui aussi en marchandise par l’application des préceptes du néolibéralisme qui définit la politique publique hondurienne.
Nous exhortons le gouvernement du Honduras à écouter l’appel international à la justice que ces nouvelles irrégularités ont suscité, et à annuler le procès injustement intenté à Yunior Alexander Oyuela et aux autres étudiants.
Nous estimons que la menace permanente d’emprisonnement comme moyen d’intimidation de ceux qui demandent de façon démocratique la construction d’un pays où règnera la justice pour tous n’est pas le moyen de résoudre les conflits.
Nous continuons de demander la solidarité internationale: nous savons que la seule manière de lutter contre l’impunité généralisée est de suivre sans cesse la situation que l’on vit au Honduras et de divulguer la violation des droits des peuples et des personnes. Nous devons mener ensemble le combat pour la vie, la liberté et la dignité du peuple hondurien, qui est aussi un combat pour la dignité des peuples latino-américains et de tous les peuples du monde.