Manifestation contre le permis environnemental accordé par la Corporación Autónoma Regional de Santander à la société française Colcco [credit: Twitter @Santander

Depuis plus de 20 jours, des communautés et des organisations se mobilisent contre un projet d’extraction de charbon à ciel ouvert à Santander, en Colombie, confrontées aux menaces, aux intimidations et à la surveillance. Les Amis de la Terre International demandent au gouvernement colombien de garantir que le droit des peuples à défendre leurs eaux et leurs territoires soit respecté, et de punir de toute urgence les responsables de ces agressions.

Depuis le 9 janvier 2023, les habitants des municipalités de Barrancabermeja, San Vicente et Carmen de Chucurí, dans la région de Magdalena Medio, à Santander, réclament l’annulation du permis environnemental accordé à l’entreprise minière française Colcco S.A. pour une mine de charbon à ciel ouvert. Le 25 janvier, le ministère de l’Environnement et du développement durable a annoncé publiquement qu’il allait entamer la procédure de révocation du permis accordé par l’Autorité nationale des permis environnementaux pour l’exploitation du charbon pendant 30 ans. Cependant, aucune action concrète n’a encore été entreprise.

Soutien aux luttes pacifiques légitimes des organisations en Colombie

Les leaders environnementaux, qui encouragent la mobilisation sociale, sont intimidés et menacés depuis plusieurs semaines. Les personnes participant aux manifestations sont également sous surveillance et intimidées. Des brochures et une vidéo d’intimidation signée par les Autodefensas Gaitanistas de Colombia -AGC- ou Clan del Golfo sont utilisées pour déclarer comme cibles militaires les personnes qui se mobilisent contre le projet minier, ainsi que de nombreuses personnes qui n’ont même pas participé à la grève. Les Amis de la Terre International soutiennent la lutte pacifique légitime de ces organisations comme moyen de faire face à la crise climatique planétaire.

Les Amis de la Terre International condamnent l’utilisation de menaces pour protéger les projets extractifs et intimider les personnes qui défendent leurs territoires et pratiquent la démocratie environnementale. Nous exigeons du gouvernement national, du ministère de l’Intérieur et du bureau du médiateur qu’ils protègent la vie des défenseurs de la nature, et qu’ils trouvent et poursuivent les responsables de ces actions qui cherchent à générer la terreur au sein de la population.

Notre fédération exprime sa solidarité internationaliste avec les leaders environnementaux de Magdalena Medio Santander. Nous suivrons l’évolution des mesures de protection et de garantie des droits. Nous invitons la communauté internationale à dénoncer l’usage de la violence contre la mobilisation légitime de la population [1].

[1]  Cette communication sera envoyée à la Présidence de la République de Colombie, au Ministère de l’Intérieur et au Bureau de l’Ombudsman.