Alimenter nos peuples et construire le mouvement pour changer le monde

Déclarations de la Via Campesina issues de sa VIIème Conférence internationale
« Ce sont les paysans et paysannes du monde entier qui nourrissent nos peuples; s’ils n’étaient pas là pour cultiver la terre, nous n’aurions pas de quoi nous alimenter. Les Amis de la Terre International se joignent à la lutte de la Via Campesina pour la défense de la souveraineté alimentaire. Nous voulons abattre les murs et mettre définitivement fin à la progression du capital sur nos territoires. Avec la Via Campesina, nous construisons le mouvement pour changer le système et défendre la souveraineté alimentaire et les droits de nos peuples. »
Karin Nansen, Présidente des Amis de la Terre International.
Amis de la Terre International a eu l’honneur de participer à la VIIème Conférence internationale de la Via Campesina (LVC). En tant qu’alliés et amis, nous partageons de nombreuses valeurs; nos structures respectives, les valeurs de la jeunesse pour la justice et le militantisme, et les valeurs de Radio Monde Réel. Nous partageons les mêmes priorités et domaines de travail; les alliances pour la souveraineté alimentaire en Amérique Latine et en Afrique, le Forum de Nyéléni en Europe et le Comité de la sécurité alimentaire mondiale de l’ONU, la biodiversité et les forêts à la CDB et à la FAO, le traité contraignant de l’ONU sur les multinationales et les droits de l’homme, la lutte contre les accords de libre-échange, l’engagement pour la justice climatique et les vraies solutions au changement climatique, et la lutte contre les fausses solutions.
« C’est très stimulant de participer à cette conférence, de partager et comprendre les difficultés dont souffrent les paysans partout dans le monde et de pouvoir rentrer chez nous en affirmant que, en tant que fédération issue de la base, nous soutenons les luttes de la paysannerie. »
Stanka Becheva, Friends of the Earth Europe
Mondialisons la lutte! Mondialisons l’espoir!
L’un des points marquants de la conférence, c’est qu’elle a clairement mis en évidence la puissance de LVC en tant que mouvement œuvrant au changement de système. LVC tire sa force de la quantité de mouvements paysans régionaux, nationaux et locaux qu’elle rassemble et mobilise pour construire des systèmes alimentaires divers, en se basant sur la justice environnementale, sociale, de genre et économique pour traiter les causes profondes du changement climatique.
« Les objectifs de cette conférence ont été atteints. Ces sept jours ont été très intenses et cette conférence, plutôt qu’un espace qui rassemblerait intellectuels et universitaires, est un moment de partage, où l’on pleure et où l’on rit ensemble. »
Paul Nicholson, fondateur de la Via Campesina dans un entretien avec Radio Monde Réel
Les mysticas présentées par chaque région ont reflété avec force les difficultés auxquelles sont confrontés les paysans autour du globe et la vigueur des luttes qu’ils mènent au niveau de leurs territoires.
LVC joue un rôle clef dans le développement de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie, en élaborant de réelles solutions climatiques, en défendant les droits des peuples et en combattant les privatisations et la mainmise des entreprises sur les Biens communs. LVC défend l’unité et la convergence des mouvements sociaux, des luttes et des priorités en matière de justice.
Cette conférence très riche s’est soldée par trois déclarations, issues de la conférence même, de l’assemblée des femmes et de l’assemblée des jeunes:
VIIème Conférence internationale, La Via Campesina: Déclaration d’Euskal Herria. Nous alimentons nos peuples et construisons le mouvement pour changer le monde
« A travers notre agriculture paysanne et autochtone, nous poursuivons ce que nous avons fait depuis des millénaires: produire de la nourriture saine pour nos familles, nos communautés et nos peuples. »
« Grandir et nous renforcer en tant que mouvement signifie prêter attention au travail de terrain, construire et entretenir des alliances, lutter avec conviction contre le patriarcat, l’impérialisme et le capital financier, avec engagement et discipline. Cette lutte est vitale pour l’Humanité et pour la suivie de la Terre-Mère. Depuis Euskal Herria, nous appelons les peuples du monde à se joindre à notre lutte. Le temps est venu de construire un monde plus fraternel, fondé sur la solidarité entre les peuples. »
VIIème Conférence internationale Déclaration de l’Assemblée des femmes. Construire le mouvement pour changer le monde par le féminisme et la souveraineté alimentaire.
« Nous réaffirmons notre engagement à résister sur le terrain, à participer pleinement au sein des organisations, à combattre la violence faite aux femmes jusqu’à son éradication totale, à condamner les guerres et à contribuer à construire la paix grâce à la justice sociale, à défendre notre Terre-Mère et à lutter pour redonner à toute l’Humanité la possibilité de bien vivre.
« Nous, femmes rurales, continuerons à nous organiser et à lutter pour le droit de vivre dans la dignité, la justice et l’égalité. Les organisations doivent prendre la participation et l’inclusion des femmes au sérieux.
« On peut affirmer que les organisations sont démocratiques, mais tant que l’on n’arrivera pas à inclure pleinement les femmes, il n’y aura pas de démocratie. »
Lidia Senra, Ex-Secrétaire générale SLG, Espagne dans un entretien avec Radio Monde Réel
VIIème Conférence internationale Déclaration de l’Assemblée des jeunes. Les semences que l’on sème aujourd’hui nous alimenteront demain. La terre est fertile et à disposition.
« La lutte de la jeunesse mondiale n’est pas seulement la nôtre. Nous devons continuer à construire des solidarités et des convergences entre nos luttes via le partage d’informations et la création collective de savoirs. »
« Nous, jeunesse de la Via Campesina, devons exploiter la richesse de notre diversité culturelle, géographique, identitaire et linguistique pour continuer à renforcer notre mouvement grâce à une lutte permanente et une mobilisation active. Nous réaffirmons notre lutte pour la terre, les territoires et nos droits collectifs sur les ressources nécessaires à pratiquer l’agroécologie paysanne comme mode de vie. Nous réaffirmons notre droit, notre capacité et notre engagement à remplir notre rôle dans la construction de la souveraineté alimentaire. »
© La Via Campesina