Nature à vendre
Devant l’aggravation de la crise de la biodiversité, les entreprises, le secteur industriel et les institutions internationales ont passé les deux dernières décennies à rechercher des « solutions » fondées sur le marché. La « financiarisation de la nature », processus de formulation en des termes uniquement économiques de discours et de politiques en matière de protection de l’environnement, a été présentée comme la solution « gagnant-gagnant » permettant de protéger la nature tout en maintenant le statu quo. Il s’agit toutefois d’une fausse solution, dont les mécanismes amplifient la destruction de l’environnement et aggravent les violations des droits humains.
Nature à vendre décrit la façon dont les entreprises utilisent les mécanismes de financiarisation de la nature pour générer des profits : en adaptant les politiques environnementales à leurs intérêts, en ayant accès à des sites naturels protégés, en se voyant octroyer rapidement des prêts financiers et en redorant leur réputation grâce à l’écoblanchiment. Ce rapport examine en profondeur la participation de certains secteurs – les banques, les industries extractives liées à l’exploitation minière, pétrolière et gazière, l’immobilier, les produits de consommation et l’aviation – et la façon dont chacun de ces secteurs bénéficie des systèmes de compensation et autres procédés analogues.
Il s’agit du premier de deux articles publiés par les Amis de la Terre International sur l’évolution des mécanismes de financiarisation de la nature ces deux dernières décennies.
L’autre rapport, La destruction réglementée, se penche sur la façon dont des entreprises et des pays tiennent ce discours de la financiarisation de la nature pour affaiblir les réglementations environnementales et faciliter l’exploitation par les industries extractives des zones protégées et autres espaces controversés.