Des jeunes d’Afrique et d’Europe s’unissent pour la justice climatique

Iva, membre des Jeunes Amis de la Terre Croatie, réfléchit à ses expériences à Durban, où eut lieu la première rencontre organisée en Afrique dans le cadre d’un projet collectif des Jeunes Amis de la Terre Europe, des Amis de la Terre Afrique et des Amis de la Terre International.
Jamais je n’aurais pensé que je me retrouverais si loin de chez moi.
Et pourtant, j’étais à Durban, en Afrique du Sud, pour participer à la première réunion interrégionale des Jeunes Amis de la Terre Europe et des Amis de la Terre Afrique qui s’occupent de questions de justice climatique.
De quoi s’agit-il? Eh bien, pour faire comprendre de quoi je parle je dois commencer par le début.
Si je voulais présenter les Amis de la Terre à un parfait inconnu je lui dirais que c’est un réseau populaire qui a des organisations membres dans le monde entier, qui partagent le désir d’une transformation sociale pour créer des sociétés durables, équitables et justes en matière de genre. Notre force réside dans la solidarité et le respect des valeurs des autres, et dans notre diversité. «Génial! Faisons-le! Tout de suite!» Malheureusement, les choses ne sont pas toujours aussi simples.
D’un bout à l’autre de l’Europe et de l’Afrique, on se heurte à des obstacles pour créer ce monde parfait. Même le réseau des Amis de la Terre a beaucoup à faire pour atteindre l’égalité en matière d’âge, de sexe et de niveau socio-économique. Par exemple, chez les Jeunes Amis de la Terre Europe nous sommes tous bénévoles et principalement des étudiantes de classe moyenne. Ce petit exemple montre que le mouvement écologiste européen n’inclut pas tout le monde. Nous excluons certains groupes sociaux de la lutte pour notre planète. Nous sommes donc, en tant que mouvement, encore loin de notre vision d’un monde parfaitement équilibré.
Les Amis de la Terre International ont reconnu ce déséquilibre et ont conçu le projet de mettre les jeunes au centre du changement, dans le but de construire un mouvement pour la justice environnementale qui soit plus ouvert. Ce projet prévoit aussi un espace où les jeunes puissent discuter et développer les rapports entre la justice environnementale et d’autres questions de justice sociale comme le genre, l’âge, la race, l’ethnicité et la classe. Bref, il crée une plateforme où les jeunes peuvent développer leur propre vision d’un monde différent et commencer à le rendre possible. Pendant cette première rencontre interrégionale à Durban, j’ai eu tout juste un petit aperçu des injustices dont le monde actuel est capable. J’ai vu la tristement célèbre Vallée du Cancer du sud de Durban, où la plupart des habitants les plus jeunes souffrent d’asthme, de cancer ou de leucémie parce que les entreprises responsables de la pollution ne s’y intéressent pas. J’ai visité les marchés où les gens vendent n’importe quoi pour survivre encore un jour. Ces marchés sont le seul endroit où ils ont un toit au-dessus de leur tête. Ils n’ont aucun autre endroit où aller pour fuir la pollution.
J’ai vu l’injustice. Je me suis sentie impuissante. Et je veux que ça change.
Je pense que le projet d’échange des Amis de la Terre a le potentiel d’amener ce changement.
J’ai parlé avec beaucoup de personnes stimulantes à Durban. Je crois que nous pouvons trouver ensemble des moyens innovants de lutter contre le système. Au cours de la réunion nous avons parlé des événements passés, en Europe et en Afrique, qui ont façonné le présent. Nous avons travaillé ensemble pour mieux nous comprendre les uns les autres et pour déterminer les rôles que les jeunes peuvent jouer dans la lutte contre les injustices environnementales dans le monde entier.
Des groupes de deux pays, l’un africain, l’autre européen, qui s’occupent de questions de justice environnementale similaires, comme le charbon, les plantations industrielles, l’accaparement de terres et la fracture hydraulique, ont été constitués afin de pouvoir organiser des campagnes interrégionales concrètes qui permettent de tester des outils et des méthodes susceptibles d’attirer des jeunes femmes et des jeunes hommes de diverses origines. Les résultats? Le projet est en cours, mais j’ai le sentiment qu’il en sortira quelque chose d’assez surprenant. Le changement approche, pas à pas. Ne manquez pas la suite!