Pourquoi nous devons être unis pour combattre le changement climatique

Une succession de cyclones, d’inondations en Asie, d’incendies de forêt dans le monde entier, y compris au Groenland, une épidémie d’anthrax en Sibérie et des effondrements de plaques de glace a eu lieu en 2017. C’est une urgence planétaire ! L’accord de Paris en vigueur permet un réchauffement d’au moins 3 à 4 degrés. Or, les catastrophes naturelles dévastatrices de 2017 sont survenues avec une augmentation d’un degré seulement. Les combustibles fossiles sont la cause principale du réchauffement planétaire. Bien d’autres sources d’énergie sont également nuisibles au vu de leurs effets sur les gens et l’environnement. D’après certaines estimations, nous avons moins de trois ans pour éviter que la température monte de plus de 1,5 degré. La conclusion est claire. Les jours de l’industrie des combustibles fossiles sont comptés. Nous devons inaugurer un nouveau système énergétique juste et dirigé par le peuple, mettre fin à l’énergie polluante et aux fausses solutions et combattre le changement climatique, le tout de façon équitable. Dans le monde entier, des communautés sont en train de remporter des victoires et les solutions existent vraiment. Nous pouvons réussir si nous agissons ensemble. À cette fin, les Amis de la Terre International se sont mobilisés en octobre avec des militants, des organisations amies et nos alliés.
L’industrie des combustibles fossiles est encore puissante bien qu’elle promeut un modèle énergétique obsolète et centralisé, et un choix de source d’énergie dépassé. Plus de 1600 nouvelles centrales au charbon sont prévues ou en cours d’installation dans 62 pays. Certains pays visent même à adopter le charbon pour la première fois, ce qui semble inconcevable aujourd’hui. Le charbon devrait être mort. D’autres possibilités d’énergie non polluante existent et sont en train de devenir moins chères. Le charbon accroît la pauvreté énergétique, les exportations, les industries lourdes, les violations des droits de l’homme, la dégradation écologique et sociale et les gains des grandes entreprises. L’Indonésie, un des premiers exportateurs de charbon du monde, est un exemple de pays en proie aux effets nuisibles du charbon.
Tout aussi grave est la dévastation provoquée par le pétrole, le gaz, la fracturation hydraulique, les sables bitumineux et les technologies non conventionnelles applicables au charbon. L’exploitation des sables bitumineux risque de démarrer au Nigeria, un pays déjà dévasté par les sociétés pétrolières qui continuent de porter atteinte aux gens et à l’environnement sans donner aucun signe de vouloir réparer les dégâts. La fracturation hydraulique est déjà une réalité ou une menace en Argentine, en Colombie, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni. La quantité de centrales conventionnelles au gaz que l’Europe est en train de planifier est ahurissante : elle implique une augmentation de 58 % des importations de gaz de l’UE. Le Togo est menacé par l’exploitation de pétrole offshore, qui aurait des effets terribles.
D’autres sources d’énergie d’origine non fossile que certains présentent comme une solution sont loin de l’être. Beaucoup d’entre elles sont aussi nuisibles que les combustibles fossiles, vu leurs effets sur les gens et l’environnement et leur centralisation entre les mains des transnationales. Rappelons-nous Tchernobyl et Fukushima. L’énergie nucléaire est dangereuse. Elle ne peut pas se développer assez vite pour ralentir le changement climatique et le processus est extrêmement cher. La centrale nucléaire Hinkley C a dépassé son budget de 1,5 milliard de livres et elle a 15 mois de retard. Au Royaume-Uni, les éoliennes offshore sont officiellement moins chères que les nouvelles centrales nucléaires. Et elles sont propres et sans danger.
Les grands barrages hydroélectriques font partie du groupe des énergies polluantes. Ils impliquent souvent l’appropriation de terres et le détournement de rivières, et ils compromettent les réserves d’eau et la souveraineté alimentaire. En outre, l’effet des barrages hydroélectriques sur le changement climatique a été sous-estimé. Par exemple, la végétation en décomposition dans les eaux des barrages émet chaque année près d’un milliard de tonnes de gaz à effet de serre. En 2015, 57 000 grands barrages obstruaient déjà plus de la moitié des grands fleuves du monde. Et en plus, ces projets coûtent des vies. Berta Cáceres a été assassinée en 2016 pour s’être opposée au barrage d’Agua Zarca au Honduras. En 2017, Berta Zúñiga a été attaquée pour avoir repris les activités de sa mère. Madre Tierra / Les Amis de la Terre Honduras travaille côte à côte avec les communautés pour résister aux grands projets hydroélectriques.
Il faut donc agir maintenant et depuis la base pour combattre l’énergie polluante et le changement climatique. Les gouvernements et les grandes entreprises ne font rien et ne vont rien faire. Les engagements de l’Accord de Paris vont aboutir à un réchauffement de trois ou quatre degrés. Suite au retrait ignominieux de Trump, l’accord pourrait devenir encore plus faible. Il faut maintenir la variation de la température au-dessous de 1,5 degré. L’Accord de Paris n’a pas de force juridique, il n’exige pas une réduction des émissions basée sur les données scientifiques et il ne propose pas de solutions d’ordre financier. Il est dangereux parce qu’il fait croire au public que les leaders mondiaux ont résolu le problème du changement climatique. Mais c’est faux.
Nous devons agir maintenant avec justice, pour faire en sorte que les pays développés rendent des comptes. 10 % de la population du monde sont responsables de 50 % des émissions, tandis que les 50 % les plus pauvres sont responsables de seulement 10 %. Les pays riches sont ceux qui doivent le plus réduire leurs émissions et le plus vite, et payer pour la réduction des émissions et pour le développement durable des pays du Sud.
Nous, les gens, nous devons nous opposer à l’énergie polluante, au cas par cas, une bataille après l’autre, en nous servant de tous les outils et tactiques dont nous disposons. Nous devons trouver des moyens innovants de vaincre l’énergie polluante. Nous devons mener un combat sur tous les fronts, en rendant visible le lien des sièges sociaux des industries des combustibles fossiles avec leurs opérations et leurs bailleurs de fonds. Le pouvoir d’agir du peuple est un outil puissant. Cela a été démontré à maintes reprises : la fracturation hydraulique est maintenant interdite dans l’État de Victoria, en Australie, dans celui de New York et dans d’autres États de l’Amérique du Nord, en Irlande, en France, en Écosse, en Bulgarie et dans certaines provinces du Canada.
Nous devons agir à l’échelon mondial pour soutenir et protéger ceux dont la résistance se heurte à la répression. Nous devons inaugurer une révolution énergétique : de l’énergie pour tous, juste, durable et sans danger pour le climat. La transition doit être équitable. Aucun pays ne peut être exclu ou désavantagé pour n’avoir pas exploité ses combustibles fossiles. En plus d’empêcher l’énergie polluante d’avancer, nous devons lutter pour le seul avenir viable, celui où l’énergie communautaire centrée sur les gens, l’agroécologie et la gestion communautaire des forêts seront une réalité. Des exemples de projets énergétiques communautaires existent dans le monde entier, dans des pays comme l’Écosse, le Danemark, la Palestine, l’Irlande, pour n’en nommer que quelques-uns parmi les membres de la fédération.
Les Amis de la Terre International vont se mobiliser dans six continents les 13 et 14 octobre 2017, pour montrer qu’on est un mouvement mondial, pour attirer l’attention sur l’urgence climatique, pour combattre l’énergie polluante et les fausses solutions, et pour réclamer une transformation du système énergétique menée par les gens. Cette mobilisation fera partie du mois d’action de Reclaim Power. Nous sommes le pouvoir!
Dans le monde entier, les combats contre la #DirtyEnergy se multiplient et les voix qui réclament une transformation énergétique deviennent de plus en plus fortes. En une explosion de mobilisations spectaculaires et un délire des médias sociaux, les organisations des Amis de la Terre des six continents ont montré le pouvoir des peuples. Laissez-vous motiver par les actions que nous vous montrerons. Rejoignez-nous. Ensemble nous pouvons lutter contre l’urgence climatique.