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Le 12 novembre 2017, la Confédération syndicale internationale (CSI) et les Amis de la Terre International ont organisé conjointement un évènement à la COP23 à Bonn pour débattre de la nécessité d’une transition juste. Ces organisations réclament à la fois la justice climatique et une transition mondiale juste, capable de protéger les droits et les moyens de subsistance des travailleurs : un plan pour la planète et un autre pour les travailleurs et leurs communautés.

Lors de cette conférence, des représentants des mouvements syndicaux et environnementaux du monde entier ont fait part de leur vision commune pour lutter contre la crise climatique et assurer une transition économique équitable pour les travailleurs touchés par le changement climatique et leurs communautés.

Parmi les conférenciers internationaux, étaient présents les représentants du mouvement du Nigéria, d’Australie, du Sri Lanka, des Philippines, d’Amérique latine et d’Europe.

Sur la question de la nécessité d’une action urgente, Alison Tate, directrice de la Politique économique et sociale de la CIS a déclaré : 

Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour stabiliser le climat. Les impacts sur la vie, les moyens d’existence et le bien-être des populations, si nous n’agissons pas maintenant, seront catastrophiques. Nous partageons avec les Amis de la Terre la même demande pour une transition juste. Nous pouvons perdre la bataille contre le changement climatique, dont les conséquences seront terribles pour tous les travailleurs et leurs communautés, ou nous pouvons agir maintenant afin d’assurer un climat stable qui permettra un travail décent pour tous, la prospérité et le développement.

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Alison Tate, directrice de la Politique économique et sociale de la CSI (à droite) et Karin Nansen, présidente des Amis de la Terre International (à gauche)

Au cours de cet évènement, Karin Nansen, présidente des Amis de la Terre International, a réitéré la position de la fédération :

Pour nous les Amis de la Terre International, une transition « injuste » – qui laisse les travailleurs derrière, abandonne les communautés au déclin post-industriel et aggrave les inégalités – est inacceptable. De même, une réorientation vers des « emplois verts » précaires, mal payés et peu nombreux n’est pas plus acceptable. Le changement doit être démocratique, accorder la priorité aux citoyens et s’appuyer sur les droits durement acquis des travailleurs et des communautés. Cela signifie que les travailleurs et les communautés qui sont tributaires du carbone, ne doivent pas être contraints à supporter les coûts de ce changement. Ce n’est pas seulement une question de changement technologique ; il faut s’attaquer aux défaillances systémiques du système énergétique actuel.

Les deux organisations appellent à une transition juste pour les économies locales et nationales, qui soit fondée sur les énergies renouvelables, et loin des pratiques économiques d’exploitation. Leur souhait est de répondre aux besoins et aux droits des communautés vulnérables.

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L’évènement a mis en évidence l’importance de consolider le pouvoir des travailleurs. Les Amis de la Terre International et la CSI travaillent ensemble pour renforcer le mouvement des travailleurs et des communautés touchés par le changement climatique. Les travailleurs, leurs communautés et toutes celles qui sont en première ligne, s’unissent pour exiger une transition qui soit suffisamment rapide, profonde et équitable pour permettre une justice climatique.

Dans une transition juste, les citoyens sont impliqués dans le processus décisionnel. Une transition juste correspond au souhait des gens de prendre le contrôle de leur propre environnement – en produisant localement leur propre énergie, par exemple, ou en faisant leur choix pour une nourriture cultivée dans la région. Une transition juste augmente la capacité des personnes et des communautés à reprendre le contrôle de leur propre vie.

En conclusion a rappelé Karin Nansen :

Bien trop souvent, les intérêts des travailleurs et des écologistes se sont opposés, alors que nous partageons fondamentalement le même besoin d’une planète et de sociétés vivables fondées sur la justice environnementale, sociale et économique. Ces crises planétaires sont alimentées par des modèles économiques et de développement non durables et par la concentration du pouvoir sur les biens et services énergétiques entre les mains d’une minorité aisée.

Lors une interview sur Real World Radio, Dipti Bhatnagar a expliqué que 

«lorsque nous pensons à un avenir énergétique différent – un avenir où règne la souveraineté énergétique -, nous devons rassembler les travailleurs pour vivre sur une planète vivante.»

 

NOTES :

Les Amis de la Terre International est le réseau écologiste de base le plus large du monde : il compte 75 organisations membres nationales et près de deux millions de membres et de sympathisants. www.foei.org

La CSI représente 181 millions de travailleurs au sein de 340 organisations affiliées nationales dans 163 pays et territoires. www.ituc-csi.org

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« Les États et les entreprises oppriment les personnes qui se battent pour l’accès aux ressources naturelles – les peuples autochtones et les minorités ethniques, les femmes rurales travaillant en milieu rural et bien d’autres. »