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Vendredi 4 novembre 2022, Sharm El-Sheikh (Égypte) – Si nous voulons parvenir à ralentir l’emballement du changement climatique, la COP27 doit s’éloigner des séduisantes mais dangereuses « solutions basées sur la nature » et des rustines technologiques, afin de se concentrer sur une véritable réduction des émissions par les combustibles fossiles. C’est ce que déclarent les Amis de la Terre International à la veille des négociations climatiques de l’ONU.

Des militants et des experts du plus grand réseau environnemental de base au monde sont présents en Égypte pour plaider en faveur d’une action fondée sur les principes de justice climatique. Cela signifie que les pays riches doivent assumer leur part de responsabilité dans la lutte contre la crise climatique. Ils doivent réduire leurs émissions et fournir des moyens financiers attendus depuis longtemps pour permettre la mise en œuvre de mesures d’adaptation et pour remédier aux pertes et dommages causés par les impacts irréversibles des changements climatiques extrêmes.

dipti bhatnagar (Amis de la Terre International) explique, depuis le Mozambique :

« Pour que la COP27 soit véritablement la  »COP de la mise en œuvre » qui protège les populations des effets dévastateurs du changement climatique, les pays riches doivent aller au-delà de leur engagement de 100 milliards de dollars de financement pour le climat. Nous en avons assez de ces promesses bidon de « Zéro émission nette » qui ne sont qu’un échappatoire pour permettre aux pollueurs de continuer à polluer ».

Une analyse récente de cette ONG luttant pour la protection de l’environnement(1) révèle l’ampleur des risques d’accaparement et de dépossession des terres des peuples autochtones et des communautés rurales — incontournables si on devait accommoder les très nombreux engagements « Zéro émission nette » des entreprises et les besoins massifs en terres arables qu’ils requièrent pour les mesures compensatoires.

dipti bhatnagar poursuit :

« Après la décision de la COP26 d’aller de l’avant avec les marchés du carbone, les pays du Sud se préparent maintenant à une vague massive d’accaparement de leurs terres agricoles et forêts afin de les utiliser pour la compensation. De plus, cette année, nous sommes confrontés à la menace que la géo-ingénierie – des rustines technologiques dangereuses et non prouvées visant à soi-disant absorber le carbone de l’atmosphère – parvienne à se faire une place dans l’accord de la COP. Nous avons besoin de véritables réductions d’émissions, d’une augmentation massive du financement public pour des mesures en faveur du climat et d’une transition rapide et équitable vers les énergies renouvelables accessibles à tous ».

Dans un contexte d’extrême répression étatique à l’encontre des militants et des journalistes, les Amis de la Terre International seront présents au sommet pour faire entendre la voix de tous ceux qui défendent les droits humains, la démocratie et l’environnement, que ce soit en Égypte(2) ou dans le monde entier.

L’Afrique, qui a accueilli le sommet pour la dernière fois à Marrakech en 2016, est l’une des régions du monde où le réchauffement climatique progresse le plus rapidement, mais qui dispose des ressources les plus faibles pour s’y adapter(3). La COP27 intervient à un moment crucial pour la région, dont les peuples sont confrontés à une vague d’accaparement de terres, de pollution et de violations des droits humains en raison de la nouvelle ruée vers le gaz naturel, une conséquence directe de l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie. Les peuples africains(4) et les organisations du monde entier demandent aux entreprises et aux pays riches de cesser de financer les projets extractivistes, tels que l’extraction et la production de GNL au Mozambique(5) ou l’oléoduc EACOP de TotalEnergies(6) en Ouganda et en Tanzanie.

Ubrei-Joe Maimoni (Amis de la Terre Afrique) déclare depuis le Nigeria :

« L’engouement pour le gaz naturel africain est une solution à court terme pour l’Europe, mais qui aura des conséquences à long terme pour l’Afrique. Nous luttons déjà pour survivre à des phénomènes météorologiques extrêmes, à l’augmentation de la faim et au pillage des ressources par les pays riches et les multinationales. Environ la moitié de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité ».

« Le gaz naturel n’est pas une énergie propre, et nous refusons que notre avenir dépende des combustibles fossiles. Avec un financement équitable de la part des pays riches et la volonté politique nécessaire, l’Afrique pourrait réaliser la transition complète vers les énergies renouvelables dont nous avons besoin, d’ici à 2050 »(7).

Les changements météorologiques induits par le changement climatique frappent déjà durement le monde entier, et sont plus particulièrement ressentis par les 3,3 milliards de personnes vivant dans des pays très vulnérables au climat, dont la quasi-totalité se trouve dans le Sud global. Selon les scientifiques(8), nous assistons d’ores et déjà à certains événements et conditions climatiques extrêmes qui n’étaient prédits que pour dans un siècle, avec des répercussions dramatiques sur l’alimentation et l’agriculture, les ressources en eau, les moyens de subsistance et les infrastructures.

Les Amis de la Terre International seront présents à Sharm El-Sheikh pour rappeler aux dirigeants mondiaux l’urgence qu’il y a d’agir ainsi que la justice et l’équité qui doivent accompagner chaque décision.

Notes pour les rédacteurs

Références

  1. https://www.foei.org/fr/publications/double-risque-solutions-basees-sur-la-nature/
  2. https://copcivicspace.net/
  3. https://www.downtoearth.org.in/news/africa/africa-warming-faster-than-rest-of-world-ipcc-sixth-assessment-report-78424
  4. https://www.africaclimatejustice.org/
  5. https://friendsoftheearth.uk/climate/judge-rules-uk-government-decision-support-mega-gas-project-mozambique-unlawful
  6. https://www.amisdelaterre.org/campagne/total-rendez-vous-au-tribunal/
  7. https://www.foei.org/fr/publications/plan-energie-renouvelable-pour-une-reprise-juste-en-afrique/
  8. https://www.foei.org/fr/le-nouveau-rapport-du-giec-demontre-lacceleration-des-impacts-du-changement-climatique/

Conférence de presse

Le dimanche 6 novembre, les Amis de la Terre International organisent une conférence de presse sur « Nos attentes et exigences en matière de justice climatique à la COP 27 ». 16h00-16h30 dans la salle Luxor, espace Taba, zone bleue, ou via livestream.

Porte-parole et contacts avec les médias

dipti bhatnagar, coordinatrice Justice climatique et énergie, Amis de la Terre International // dipti[a]foei.org // Whatsapp/Signal +258 84 035 6599 // @diptimoz // en Égypte du 6 au 12 novembre // parle anglais, portugais, espagnol, hindi

Sara Shaw, coordinatrice Justice climatique et énergie, Amis de la Terre International // sara[a]foe.co.uk // Whatsapp/Signal +44 79 7400 8270 // @climatemouse // en Égypte du 12 au 20 novembre // parle anglais, espagnol

Ubrei-Joe Maimoni, coordinateur Justice climatique et énergie, Amis de la Terre Afrique // maimoni[a]foei.org // Whatsapp/Signal +234 806 389 4925 // en Égypte du 5 au 11 novembre

Les membres des Amis de la Terre d’Afrique, d’Asie-Pacifique, d’Europe et d’Amérique latine sont disponibles pour fournir des analyses et des commentaires en anglais, espagnol, français et autres langues.

Pour plus d’informations et pour organiser des interviews, contactez :

Madeleine Race // madeleine[a]foei.org // @foeint // disponible à distance du 1er au 12 novembre // en Égypte du 13 au 20 novembre

Babawale Obayanju // owaleseun[a]gmail.com // WhatsApp/Signal +234 807 205 1368 // @tifekorede // en Égypte du 5 au 17 novembre

Activities

Pour une vue d’ensemble, reportez vous à l’avis du 28 octobre 2022

Publications

Pour plus de détails sur les dangers que représentent les solutions « baseées sur la nature » et les rustines technologiques, ainsi qu’un aperçu des principales questions politiques de cette année, reportez vous à : COP27 : Quel est l’enjeu en matière de fausses solutions ? (novembre 2022)

La position des Amis de la Terre Afrique sur l’exploitation du gaz : Ne laissez pas l’Afrique brûler ! (novembre 2022)

Pour une analyse des liens étroits entre les grands pollueurs et les principales initiatives « Zéro émission nette », voir : Conflits d’intérêts et crédibilité (novembre 2022)

Pour une analyse critique des impacts sur la souveraineté alimentaire et les terres arables et forêts des propositions qui composent le paquet « Zéro émission nette », voir le rapport : Double risque (novembre 2022)

Pour plus de détails sur les raisons pour lesquelles les soi-disantes solutions « Zéro émission nette » et les mesures compensatoires ne fonctionneront pas, et sur la manière dont les entreprises et les investisseurs du secteur des combustibles fossiles cherchent à étendre le marché volontaire du carbone, reportez vous au rapport : Le pari fossile sur l’avenir repose sur un château de cartes (juin 2022)

Un plan technique et une vision pour l’Afrique afin de parvenir à un système énergétique basé à 100% sur les énergies renouvelables d’ici à 2050 : Plan énergie renouvelable pour une reprise juste en Afrique (septembre 2021)